Infections cutanées, respiratoires et urinaires, voilà ce que causent des bactéries trouvées dans des pièces d’équipement de hockey testées par Le Journal, en plus d’y détecter des coliformes fécaux et même une bactérie associée aux chèvres.
Jusqu’à 40 000 unités formatrices de colonies (UFC), c’est-à-dire le nombre de bactéries vivantes, ont été détectées sur une surface de 100 cm2 dans le gant et un protège-coude.
Ce n’est que la pointe de l’iceberg, selon des experts, puisque les échantillons ont été pris par écouvillonnage, soit en frottant avec l’équivalent d’un coton-tige sur la surface. « Les nombres peuvent paraître bas, mais c’est en surface. Si l’équipement avait été brassé dans un liquide ou encore découpé, le nombre pourrait atteindre les centaines de milliers », résume le microbiologiste et vulgarisateur scientifique Jason Tetro.
Pour éviter de gonfler les résultats, Le Journal n’a pas testé les sept joueurs immédiatement après qu’ils avaient transpiré sur la glace. Que des centaines de bactéries s’accrochent toujours aux pièces jusqu’à deux semaines après leur utilisation démontre leur longévité.
Le plus grand nombre a été signalé dans le protège-coude du joueur Jean-Simon Bourque, qui ne lave jamais son équipement et le laisse dans le garage. On y a aussi dénombré des bactéries habituellement trouvées dans le sol.
Les autres pièces d’équipement contenant plus de bactéries sont celles plus difficiles à laver ou à faire sécher pour les joueurs, comme les gants ou le casque. Et ceux qui n’avaient pas touché à leur équipement depuis plus d’une semaine en avaient beaucoup moins.
Un nombre élevé n’est pas « nécessairement problématique pour la santé, juste pour le nez », soutient M. Tetro. C’est la multiplication des bactéries produisant des déchets qui, à leur tour, dégagent l’odeur nauséabonde tant associée aux poches de hockey.
Staphylococcus epidermidis, Bacillus amyloliquefaciens, Pseudomonas stutzeri, ces noms ont de quoi faire peur, mais ces bactéries sont surtout inoffensives. Mais ce ne sont pas toutes celles que l’on décèle sur l’équipement qui restent sans danger.
Juste besoin d’une bactérie
Et leur nombre n’a aucune importance, croit le Dr Vincent Lacroix, médecin des Alouettes et anciennement avec le Canadien. « J’en ai juste besoin d’une qui rentre au mauvais endroit au mauvais moment pour causer un gros problème à mon joueur », explique-t-il.
Selon les bactéries détectées, il suffit d’une égratignure pour exposer les joueurs à des infections urinaires, du sang ou encore à une endocardite, l’infection de la couche interne du cœur, énumère Jason Tetro. C’est le cas par exemple de l’Aerococcus viridans, du Staphylococcus pasteuri ou du coliforme fécal Enterococcus faecium qui résiste même aux antibiotiques.
Même si certaines de ces bactéries se trouvent ailleurs dans la nature ou sur les vêtements, les sportifs sont plus à risque en raison des contacts et des blessures, poursuit le microbiologiste Karl Weiss.
«Presque toutes les bactéries [trouvées] peuvent causer des problèmes dans un hôpital, appelés infections nosocomiales », met en garde à son tour Jason Tetro. « Il est important qu’elles restent dans les gants et pas sur grand-maman », illustre en riant le microbiologiste.
Inusité
Fait plus inusité, les tests ont permis de découvrir le Gardnerella vaginalis dans le gant d’un homme, alors que cette bactérie vit dans la flore vaginale. Une jambière abritait quant à elle le Staphylococcus caprae, une bactérie trouvée plutôt chez la chèvre.
La présence du Burkholderia pseudomallei est surprenante, car cette bactérie pouvant causer la mélioïdose, une maladie infectieuse, est surtout présente en Asie du Sud-Est.
Le microbiologiste Karl Weiss soutient que les bactéries voyagent facilement, par simple toucher d’une poignée de porte par exemple, ce qui peut expliquer leur présence n’importe où.
Les tests menés par Le Journal n’ont pas permis de déceler des bactéries plus dangereuses comme le staphylocoque doré, qui a causé des infections chez des joueurs de la LNH ou encore le streptocoque du groupe A, causant la maladie mangeuse de chair, mais Karl Weiss ne serait pas surpris de les voir dans l’équipement de joueurs.
7 sacs sous le microscope

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