Dans notre article « Inconfortables, les premières combinaisons spatiales US ont causé plus de dommages que l’espace lui-même », nous évoquions les effets qu’un séjour prolongé dans l’espace pouvait avoir sur le corps humain. Pour illustrer notre propos, nous prenions exemple sur le spationaute français Thomas Pesquet, mais aussi sur celui de Scott Kelly, dont les gènes ont subi quelques changements lors de son séjour dans l’espace.
En effet, après 340 jours passés à bord de l’ISS (Station spatiale internationale) entre 2015 et 2016, un record, 7% des gènes de Scott Kelly ne sont pas revenus à la normale. Pour établir ce « diagnostic », son frère jumeau, Mark Kelly, également astronaute, mais resté au sol, a servi de sujet référant.
7% de l’expression génique
La NASA a ainsi pu établir que les bactéries intestinales de Scott ont changé de manière significative pendant son séjour dans l’espace. De la même manière, ses télomères (l’extrémité des chromosomes qui se raccourcit au fur et à mesure qu’on vieillit) se sont rallongés. Mais son ADN même n’a pas été modifié.
Comme l’explique la NASA, le changement constaté sur les 7% des gènes concerne « l’expression génique » (ou expression des gènes), c’est-à-dire, pour simplifier (#pastaper) la façon dont le corps réagit, s’adapte à son environnement. 7% de cette expression génique a été modifiée, sans retour en arrière depuis.
Gènes VS ADN
Toutefois, la structure même de ces gènes n’a pas été altérée de façon permanente, comme cela peut se produire sous l’effet des ultraviolets. Son ADN n’a donc pas été modifié de 7%, il se comporte simplement différemment. C’est simple, « presque tout le monde rapporte avoir vu des différences », précise Christopher Mason (Weill Cornell Medicine, New York), l’un des généticiens qui a participé à l’étude.
L’expérience, qui n’est pas encore terminée, a toutefois permis de démontrer une chose. Si la plupart des changements biologiques constatés dans l’espace sont rapidement revenus à la normale, ou presque, après retour sur le plancher des vaches, puis au fil des heures et des jours qui ont suivi, une « découverte intéressante » a été constatée : 7% de ces gènes étaient encore un peu détraqués et indiquent de possibles changements sur le long terme.
Rien de surprenant
Ces changements seraient liés au système immunitaire, à la formation des os, au manque d’oxygène, et au taux élevé du dioxyde de carbone. Ces gènes sont appelés « gènes de l’espace », d’après la NASA.
Les changements de l’expression génique ne sont pas exceptionnels, c’est même plutôt courant, même sur Terre. C’est la façon dont le corps s’adapte à un environnement donné, par exemple si vous passez beaucoup de temps en haute altitude.
La confusion est sans doute liée à une mauvaise communication de la NASA via son communiqué du 31 janvier, mis à jour depuis. Les deux tweets des jumeaux Kelly ont probablement aussi participé au trouble.
Une communication maladroite
I used to have an identical twin brother. Then this happened…. https://t.co/zQAKU4Nbji
— Mark Kelly (@ShuttleCDRKelly) March 15, 2018
“J’avais un frère jumeaux identique. Ensuite, c’est arrivé…”
What? My DNA changed by 7%! Who knew? I just learned about it in this article. This could be good news! I no longer have to call @ShuttleCDRKelly my identical twin brother anymore. https://t.co/6idMFtu7l5
— Scott Kelly (@StationCDRKelly) March 10, 2018
“Quoi ? Mon ADN a changé de 7%! Qui sait ? Je viens d’apprendre ça dans cet article. Cela pourrait être une bonne nouvelle! Je n’ai plus besoin d’appeler @ShuttleCDRKelly mon frère jumeau identique”
La NASA a d’ailleurs confirmé au site The Verge que « L’ADN de Scott n’a pas fondamentalement changé. Ce que les chercheurs ont observé ce sont des changements dans l’expression des gènes […] C’est probablement le lot de tout être humain en situation de stress, comme en escalade ou en plongée sous-marine ».
La NASA publiera l’intégralité de ses découvertes dans une seule étude plus tard dans l’année, probablement cet été. Si la NASA a une idée précise des effets de l’espace sur le corps après 6 mois passés en orbite à bord de l’ISS (la durée standard), elle cherche a comprendre et étudier ses effets sur une plus longue durée pour préparer une mission de 3 ans sur Mars et prévenir tout type de maladie qui pourrait survenir.
https://www.journaldugeek.com/2018/03/16/espace-modifier-adn-facon-permanente/Bagikan Berita Ini
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