Un plan de la pousse qui a émergé de la sonde Chang'e-4 le 3 janvier. Photo: Université Chongqing /Agence France-Presse.
À en croire l’AFP, la réponse serait non, étant donné que la graine de coton qui a émergé de la structure en treillis, après l’alunissage de la sonde Chang’e-4, n’a même pas pu résister l’instant d’une rose.
RCI avec l'AFP, You Tube, Twitter et l'Agence spatiale chinoise
Un heureux résultat, malgré l’échec de l’expérience
Si la Chine a réussi l’exploit, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, d’un alunissage sur la face cachée de la Lune au début de cette année 2019, elle n’a pas moins bien mené à bout son expérience de faire pousser en surface de la Lune, grâce à sa sonde Chang’e-4, une graine de coton.
La seule pousse qui a émergé, quelques jours après l’enfouissement des graines de coton, n’a pas pu tenir la promesse de la floraison attendue. Mais, le simple fait pour une des graines d’avoir sorti la tête de la sutructure en treillis est considéré comme un succès largement souligné en Chine.
C’est la première fois que des humains effectuent des expériences de croissance biologique sur la surface de la Lune, a relevé Xie Gengxin, le professeur de l’université de Chongquing qui a conçu cette expérience.
First in human history: A cotton seed brought to the moon by China's Chang'e 4 probe has sprouted, the latest test photo has shown, marking the completion of humankind's first biological experiment on the moon pic.twitter.com/CSSbgEoZmC
— People's Daily, China (@PDChina) January 15, 2019
Pourquoi la pousse n’a-t-elle vécu que quelques jours ?
Les conditions climatiques sur la Lune ne seraient pas de nature à favoriser l’agriculture. Il y fait trop froid, ce qui est propice à la congélation et à la formation de la glace en surface.
Dans de telles conditions, il est difficile pour la plante de résister. Les scientifiques de l’Université Chongquing, qui ont conçu et préparé le conteneur de 18 centimètres où les graines ont été enfouies avant d’être transportées sur la Lune, avaient prévu que ces graines, après leur éclosion, ne pourraient résister longtemps aux dures conditions d’un environnement de froid élevé.
D’un autre côté, les chercheurs ont souligné le fait que la nuit lunaire ne permettrait pas le phénomène naturel de photosynthèse. Il s’agit du processus par lequel les plantes synthétisent les glucides, carbone, hydrogène et autre oxygène, en utilisant comme source d’énergie la lumière du soleil pour s’alimenter et pousser dans de bonnes conditions.
Il faut dire que dès le départ de la Terre, le conteneur avait été doté d’eau, d’air et d’un peu de terre, et qu’en plus des graines de coton, plusieurs autres semences y avaient été ajoutées : graines de pomme de terre, d’arabidopsis ( variété de plante de la famille de la moutarde ), et même des œufs de mouche ainsi que de la levure. Seule une graine de coton a pu émerger de la surface de la Lune à ce jour.
La sonde Chang’e-4 qui a réussi le premier alunissage sur la face cachée de la Lune, et qui transportait les graines en vue de l’expérience biologique.Photo: Administration spatiale nationale chinoise / Agence France-Presse
Le succès à demi-teinte de l’expérience des scientifiques chinois vient-il amenuiser les espoirs de voir un jour l’agriculture se transporter vers l’espace, les autres planètes et systèmes solaires ?
La Chine et les autres nations ayant contribué à la réalisation de l’expérience à partir de la sonde Chang’e-4 (l’Allemagne et la Suède notamment ont contribué à équiper la sonde d’une technologie de pointe) demeurent déterminées à mieux analyser l’environnement lunaire, le rayonnement cosmique et l’interaction entre le vent du système solaire et la surface de la Lune.
La Chine souhaite y construire une nouvelle base spatiale internationale. La prochaine étape après l’expérience d’y faire pousser des graines consistera peut-être à aller plus loin, en réalisant de nouvelles percées scientifiques qui lui permettront de réaliser l’exploit d’une agriculture réussi ailleurs que sur Terre.
Entre temps, l’Agence spatiale chinoise, CNSA, envisage quatre autres missions lunaires d’ici la fin de cette année 2019, pour recueillir des échantillons qui permettront de mieux analyser la Lune afin d’y construire les installations de la future base grâce à la technologie d’impression en 3 D.
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