
- Lundi soir, après un voyage de plus de six mois, l’atterrisseur américain InSight doit se poser sur Mars.
- Sa descente doit durer un peu moins de sept minutes au cours desquels les risques de crash sont importants.
- Les équipes de la Nasa et du Cnes, qui a participé à la création du sismomètre qui doit sonder les entrailles de la planète rouge, sont confiantes.
Ce lundi soir, la météo martienne sur la plaine d'Elysium, là où l'atterrisseur InSight doit se poser après six mois et demi de voyage, est particulièrement clémente selon les responsables de la Nasa.
Cette zone, au sol lisse et dégagé, a été choisie pour sa position équatoriale. Elle permet d’avoir un ensoleillement toute l’année, et alimenter ainsi les panneaux solaires, et est peu venteuse.
Et elle est aussi située à -2,6 km de l’altitude moyenne de Mars, de quoi laisser le temps à la sonde de freiner.
#Mars Top 5 des bonnes raisons de poser #InSight sur Elysium Planitia ! #SEISsurMars https://t.co/FME9ElNhNc pic.twitter.com/jG55vr633H
— CNES (@CNES) November 24, 2018
Conditions propices
Des conditions propices pour accueillir InSIght et ses instruments embarqués. « Comme aiment le dire les Américains, c’est la meilleure place de parking de Mars, idéale pour réussir l’atterrissage et déposer les instruments », explique Annick Sylvestre-Baron chef-adjointe du projet de sismomètre SEIS au Cnes.
🖐️ Five 5 Things About Landing on Mars
💪 Landing on Mars is hard!
🤖 I’ll use tried-and-true technology
🚀 I’ll land on the “biggest parking lot on Mars”
☄️ I’m built to land in a dust storm
🔍 I’ll find out how rocky planets form
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— NASAInSight (@NASAInSight) October 31, 2018
L’agence spatiale américaine a mis tous les chances de son côté pour réussir cette nouvelle mission. Elle a pour elle d’avoir réussi ses dernières tentatives et réussi l’atterrissage de Curiosity en 2012, là où les Russes et les Européens ont échoué. Dernier en date, le module Schiaparelli qui s'était crashé à la surface de la planète rouge fin octobre.
Un peu moins de « sept minutes de terreur »
« Ce n’est jamais facile d’aller sur Mars, les Américains ont cette expérience, les statistiques sont en faveur de la réussite de cette mission », avance confiant Sylvestre Maurice, astrophysicien à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie.
Ce scientifique travaille depuis plusieurs années sur le ChemCam, l’œil laser de Curiosity qui dégomme le sol rocheux de Mars.
Mais si la confiance est de mise, le patron du Cnes, Jean-Yves Le Gall, ne cache pas que lundi soir, les équipes vont « vivre sept minutes de terreur ». A 20h47, il fera son entrée dans l’atmosphère.
« InSight va arriver à une vitesse de l’ordre de 20.000 km/h et en un peu moins de sept minutes, il faut décélérer pour parvenir à la vitesse de 8 km/h, soit l’équivalent de quelqu’un qui marche vite. Le plus important est d’arriver sous le bond angle, de 12,5°. S’il est trop important, l’atterrisseur brûlera, s’il est trop faible, il rebondira sur l’atmosphère et on loupera Mars », détaille Annick Sylvestre-Baron.
It’s a good thing robots can’t sweat 😅 Just 2️⃣ more days to go on this 300-million-mile marathon to #Mars. Looking forward to staying put after traveling at an average speed of 6,625 mph (10,660 kph) for 6 ½ months. Tune in to my #MarsLanding Monday https://t.co/zgp2Yw01G3 pic.twitter.com/ZxwwjI9bvy
— NASAInSight (@NASAInSight) November 24, 2018
Une fois entrée dans l’atmosphère, la sonde devra dégainer son bouclier thermique, puis son parachute sera déployé une fois à 13 km d’altitude.
S’ensuivra le déploiement des trois pieds et à un kilomètre du sol, les rétro-fusées seront amorcées pour réduire la vitesse et opérer un atterrissage tout en douceur.
De la science au Printemps
La mission scientifique pourra alors démarrer. Les responsables du sismomètre français, ont déjà vérifié à plusieurs reprises que SEIS se portait bien. Censé supporter les 7,5 G, son fonctionnement sera vérifié le deuxième jour.
« Ensuite, devra s’opérer le choix du terrain où il sera déposé. Cela devrait durer de 15 jours à un mois. Le bras robotisé de l’atterrisseur le déposera alors sur le sol martien, puis ce sera au tour de sa coupole qui viendra le couvrir et dans un troisième temps l’instrument allemand qui va mesurer le flux de chaleur qui s’échappe de l’intérieur de Mars », poursuit Annick Sylvestre-Baron.
Après une période d’essais, « au printemps on pourra faire de la science », s’enthousiasme-t-elle. Et en apprendre beaucoup sur le processus de formation des planètes rocheuses du système solaire.
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