- Les créateurs de «Life is Strange» ont conçu une histoire inédite.
- Il s'agit d'un road trip dans lequel deux enfants d'origine mexicaine tentent de s'en sortir.
- L'histoire, touchante et intelligente présage une suite qui confirmera ou non la qualité du jeu.
Plus qu’une suite, Life is Strange 2 semble être au premier abord une nouvelle itération du titre phare du studio français Dontnod. Exit donc Arcadia Bay et les personnages de Max et Chloé. Direction la banlieue de Seattle à la rencontre de nouveaux personnages, Sean et Daniel Diaz, deux Américains d’origine mexicaine (le détail a son importance), chassés de chez eux et jetés sur les routes américaines pour un long périple aux airs de road trip.
On n’en dira pas plus sur l’histoire qui, comme souvent avec ces "interactive dramas", donne tout son sel à l’expérience. Si le cadre varie, la forme du jeu Life is Strange demeure. Avec toutefois de nombreux ajustements. Tout d’abord, l’aventure Life is Strange se déguste par épisode. Si quatre seront publiés dans les mois qui viennent, seul le premier volet est aujourd’hui disponible. Il s’agit d’une mise en bouche pour introduire les personnages, leur univers et la trame qu’on espère singulière, alors qu’on remarque d’emblée les différences avec le premier épisode ou sa déclinaison réalisée par un autre studio (le très réussi Before the Storm).
Contrairement à d’autres conteurs d’histoires comme Telltale Games qui s’en mordent sans doute les doigts aujourd’hui, le studio français de Dontnod parvient à se renouveler à de nombreux niveaux. Si la réalisation est plus élaborée (mise en scène et conception graphique), c’est aussi dans les thèmes traités que Dontnod illustre sa différence et sa maturité.
Life is strange évoquait avant tout des affres de l’adolescence, là où sa suite parle de la violence qu’il y a à quitter l’enfance pour intégrer l’âge adulte sans en connaître au préalable les codes. La confiance en soi est ainsi un sujet abordé de façon assez subtile (on songe au dernier ouvrage du philosophe Charles Pépin à plus d’un moment), tout comme celui de la fraternité, de la transmission et de l’exemplarité (les actions de Sean, le grand frère et modèle, pourront influencer celles de Daniel).
Une occasion unique d’expérimenter le racisme
Le jeu traite de sujets sérieux, comme le racisme. Il permet ainsi, parce qu’il s’agit d’un jeu vidéo par nature interactif, d’en faire l’expérience, là où des films comme Gran Torino de Clint Eastwood ne font que la montrer (même magistralement). Une expérience rare.
Jeu vidéo, morale et engagement politique
Le jeu flirte même avec un véritable engagement politique, en défendant, directement ou non, certaines valeurs. Une chose rare dans le jeu vidéo, trop souvent frileux en termes d’idées et de points de vue, là où d’autres œuvres de fiction ou d’autres simplement musicales n’hésitent pas à avoir un véritable propos. Les valeurs et les points de vue restent au cœur des mécaniques du jeu Life is Strange. Cette suite multiplie les choix à faire en plaçant le joueur qui incarne Sean, le grand frère, face à de véritables dilemmes moraux.
On se doute, parce qu’il s’agit de l’essence même des jeux Life is Strange, que nos choix auront des répercussions sur le déroulement d’une histoire certes classique, mais bien mystérieuse à certains égards. Difficile de mesurer la porter de nos actes à l’aune de ce seul premier épisode qui n’est toutefois pas exempt de petits défauts…
Imparfait mais séduisant et intelligent
Ainsi, certains affichages de commandes sont masqués par les personnages au premier plan ou alors de minuscules obstacles se dressent au moment où les personnages viennent de passer un obstacle bien plus imposant. Des petits soucis de game design qui n’occultent en rien les nombreuses qualités de cette histoire de frères lancés en pleine tourmente et livrés et eux-mêmes. On espère qu’au fil des épisodes, Life is Strange 2 saura nous surprendre et développer la relation qui unit aussi bien les deux frangins entre eux, que celle qui les relie au joueur.
A peine ce premier épisode terminé, on se dit déjà qu’il nous tarde de retrouver Sean et Daniel avec quelque part, l’angoisse de laisser ces deux gamins seuls, perdus au milieu de nulle part.
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