L'Agence spatiale américaine avait convoqué une réunion mercredi 20 juin 2018 pour discuter des mesures à prendre en cas d'approche d'un astéroïde présentant un risque de collision avec la Terre. Cette réunion était pour la NASA l'occasion de présenter un rapport intitulé "plan d'action et stratégie de préparation nationale aux géocroiseurs".
L'Agence spatiale américaine avait convoqué une réunion mercredi 20 juin 2018 pour discuter des mesures à prendre en cas d'approche d'un astéroïde présentant un risque de collision avec la Terre. Cette réunion était pour la NASA l'occasion de présenter un rapport intitulé "plan d'action et stratégie de préparation nationale aux géocroiseurs". Un document d'une vingtaine de pages visant à "identifier les actions pour améliorer la coordination et la préparation du gouvernement fédéral au cours des 10 prochaines années afin de contrer les dangers potentiels posés par les géocroiseurs".
"Notre nation a déjà des capacités importantes en matière scientifique, technique et opérationnelle, qui sont pertinentes dans le cadre de la prévention d'un impact d'astéroïde" a expliqué Lindley Johnson, du "Planetary Defense Coordination Office", une organisation de la NASA dédiée à ce type de problématique. "Mais l'implémentation de ce nouveau plan va grandement accroître la préparation de notre nation à une telle éventualité, et travailler avec des partenaires internationaux devrait nous permettre de répondre plus efficacement si un nouvel impact potentiel d'astéroïdes était détecté" précise-t-elle.
Mais concrètement, quelles sont les préconisations de ce document ? Elles s'articulent autour de plusieurs axes. Parmi eux : l'amélioration de la détection, du suivi et de la caractérisation des astéroïdes, ainsi qu'une meilleure prédiction et modélisation de leurs trajectoires. Les géocroiseurs les plus dangereux (ceux qui mesurent plus d'un kilomètre de diamètre) évoluant sur des orbites proches de la Terre ont pratiquement tous été détectés. Leur nombre n'a en effet pratiquement pas varié dans la dernière décennie. En revanche, le nombre de petits astéroïdes découverts croît de manière exponentielle d'année en année.
Certes, ces petits astéroïdes ne sont pas aussi dangereux que les gros qui peuvent avoir un impact dévastateur à l'échelle mondiale. Ce fut le cas pour la météorite (d'une taille estimée à 10 km) qui a provoqué l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années. Toutefois, on aurait tord de ne pas se méfier des astéroïdes de moindre taille. Plus petits, ils sont aussi beaucoup plus nombreux. Et le rapport rappelle qu'un "petit" astéroïde de 50 mètres peut occasionner de lourds dégâts en explosant au dessus d'une ville. Et à l'heure actuelle, les chances que l'on détecte un tel objet avant qu'il ne soit sur nous (et donc que nous ayons le temps à minima d'évacuer la zone d'impact) est inférieure à 10% rappelle la NASA. C'est d'ailleurs sur la catégorie 50 - 140 m que l'Agence entend intensifier ses efforts de détection et d'identification.
La météorite qui est tombée à proximité d'une ville de l'Oural en 2013 est un exemple flagrant de ce type de scénario. La météorite qui pesait une dizaine de tonnes, et dont la taille devait être inférieure à 20 mètres, a fait 1200 blessés, pour la plupart à cause des éclats des 200.000 mètres carrés de vitrages soufflés par l'explosion. Et pour cause, son énergie était "20 à 30 fois celle de la première bombe atomique" estime la NASA.
Pour améliorer le système de détection, l'Agence préconise de regarder du côté des dispositifs existants ou déjà planifiés (télescopes spatiaux, observatoires...) et d'évaluer dans quelles mesures leurs données pourraient être mieux exploitées à des fins de détection. Elle propose également "d'identifier des technologies et des méthodes de traitement innovantes" de manière à traiter ces données de manière systématique et automatisée.
Mais que faire si un tel astéroïde parvient à être détecté suffisamment à l'avance pour nous permettre de réagir ? "Un géocroiseur de ce type pourrait être dévié de sa trajectoire via un système de vaisseau spatial conçu pour en modifier l'orbite de manière à ce qu'il rate la Terre" assure la NASA dans ce document. Mais d'autres technologies sont évoquées (impacteurs, charges nucléaires etc.).
Et si une telle déviation n'est pas réalisable, l'alternative serait alors de tenter de fragmenter l'astéroïde en morceaux de plus petites tailles qui pourraient plus facilement brûler dans l'atmosphère ou, pour certain, être projetés sur une orbite de non-collision.
Par ailleurs, le rapport annonce la création d'un nouvel organisme américain baptisé DAMIEN (Detecting and Mitigating the Impact of Earth-bound Near-Earth Objects), dont la mission sera de coordonner les échanges et les efforts entre les différentes agences fédérales (Federal Emergency Management Agency (FEMA), Department of Defense (DoD) Defense Threat Reduction Agency (DTRA) etc.). De la même manière, la NASA recommande la création d'un groupe dédié à la modélisation du point d'impact, du moment estimé et des dégâts potentiels. Le document recommande également la mise en place d'exercices réguliers (sur une base annuelle) pour se préparer à une telle éventualité. La NASA assure aussi vouloir accroître ses efforts en matière de coopération internationale dans ce domaine en particulier. Le document rassemble toutefois beaucoup de déclarations d'intentions. Reste à voir quelles mesures vont concrètement être mises en oeuvre.
Source : Sciences et Avenir
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