
2010-WC9 a été détecté pour la première fois en 2010 par le télescope Catalina Sky Survey, installé près de Tucson dans l'Arizona. Cet instrument est dédié à la détection des comètes et des astéroïdes et tout particulièrement des géocroiseurs, ces objets célestes qui passent à proximité de la Terre et qui risquent, au gré de leurs orbites fluctuantes, d'entrer en collision avec notre planète. Cet astéroïde mesure entre 50 et 120 mètres de diamètre et il causerait des dommages considérables s'il frappait la Terre (comme l'on peut s'en rendre compte dans notre infographie qui simule l'impact d'un astéroïde de 50 mètres de diamètre). Fort heureusement, les astrophysiciens avaient calculé que ce ne devait pas être pour cette fois ! Et ils ont eu raison, même si le corps céleste a frôlé mardi 15 mai 2018 à 23h04 (heure française) notre planète à tout juste 200.000 kilomètres - une distance bien plus proche que celle qui nous sépare de la Lune.
Une visite annoncée dès 2010
Les astronomes avaient calculé dès 2010 que l'intrus viendrait nous visiter en 2018. Néanmoins, ils n'avaient pu calculer précisément sa trajectoire que la semaine dernière, quand le corps céleste avait été à nouveau repéré. Selon les prévisions des scientifiques, il ne devrait pas causer de soucis dans les 200 prochaines années. Vu sa taille maximale estimée, 2010-WC9 n'est pas classé comme un objet potentiellement dangereux (abrégé par PHO - Potentially Hazardous Object en anglais). Un terme réservé aux cailloux qui mesurent plus de 140 mètres de diamètre et dont la trajectoire les amènent à moins de 19,5 distances lunaires.
Une collision avec un objet d'une telle dimension constitue un risque majeur pour la survie de l'humanité, les dinosaures en ont d'ailleurs fait les frais il y a 65 millions d'années. Environ 1.700 objets rentrent dans cette catégorie des PHO et ils sont suivis avec attention. Aucun ne présente de danger pour l'avenir proche mais impossible de prévoir leur comportement dans 1.000 ou 10.000 ans. Immanquablement l'un d'entre eux se retrouvera sur une trajectoire d'impact avec la Terre. Pour ne pas connaître le sort des dinosaures, l'humanité commence à mettre en place une défense planétaire qui outre la surveillance vise à détourner les astéroïdes qui se retrouveraient dans une trajectoire d'impact.
DEVIATION. Il y a trois techniques principales pour dévier les astéroïdes. La première consiste à lancer une ogive nucléaire dans l'espace et à la faire exploser près de l'astéroïde afin que l'énergie dégagée le dévie. Mais elle n'est valable que pour les astéroïdes très gros et aucune mission n'est actuellement envisagée pour la tester. La deuxième méthode est celle du tracteur gravitationnel, valable pour les astéroïdes de petite taille, et pour lesquels on dispose de beaucoup de temps pour agir. Elle consiste à envoyer un assemblage assez massif de satellites artificiels près de l'astéroïde. La force de gravitation qui s'exercera permettra de modifier petit à petit l'orbite de l'astéroïde. Là non plus, il n'y a pas de projets pour évaluer cette méthode qui soit en cours. Enfin, la troisième technique celle de l'impacteur cinétique, qui consiste à percuter de plein fouet le corps céleste avec une grosse fusée ou un satellite. C'est cette option qu'a choisie la NASA pour se première tentative de détourner de son orbite un corps céleste. C'est la mission DART qui doit décoller en 2020 pour frapper la petite lune de l'astéroïde Dydimos en 2022.
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