Pendant une poignée de secondes, l'étoile a émis 1000 fois plus d'énergie que d'ordinaire. Ce type d'éruption cataclysmique ne constitue pas un environnement très accueillant pour l'exoplanète Proxima b qui orbite autour d'elle.
Ce n'est pas une grande surprise mais ce n'est tout de même pas une très bonne nouvelle pour la planète Proxima b: son étoile, Proxima du Centaure, notre plus proche voisine, est très colérique. Le 24 mars 2017, elle a été secouée par une éruption considérable. A son pic (10 secondes environ), elles émettaient 1000 fois d'énergie que d'ordinaire. A titre de comparaison, même les plus violentes éruptions de notre Soleil n'ont pas de réelle influence sur son bilan radiatif global (ce qui ne veut pas dire pour autant que ces éruptions sont sans danger).
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Si les astronomes ne sont pas bouleversés par cette découverte, c'est que ce type d'étoiles, appelées naines rouges, de loin les plus communes dans l'univers, sont coutumières du fait. Plus petites que les étoiles de type solaire (en l'occurrence six fois moins large et huit fois moins massive), elles sont aussi beaucoup plus agitées. «Leur champ magnétique est très intense, ce qui explique la violence de leurs éruptions», commente Pierre Kervella, astronome à l'Observatoire de Paris. C'est regrettable car ce sont aussi les étoiles dont le flux moyen est le plus stable et le plus pérenne sinon... Elles peuvent briller avec la même intensité pendant plusieurs centaines de milliards d'années!
Pas d'anneaux de poussières
Quelle conséquence pour Proxima b? «Il est probable qu'[elle] ait été bombardée par des rayonnements de haute énergie», estime Meredith MacGregor, astronome à la Carnegie Institution for Science, principale auteure de ces nouveaux travaux publiés dans The Astrophysical Journal Letters. «Sur ses milliards d'années d'existence, des éruptions comme celles-ci pourraient avoir soufflé son atmosphère ou ses océans potentiels et stérilisé sa surface.» Mais pas à coup sûr. «Une planète océan avec une atmosphère très épaisse pourrait avoir résisté», veut croire Pierre Kervella.
Ce n'est pas le seul enseignement de ces nouveaux travaux. Les chercheurs ont en effet découvert cette éruption cataclysmique dans un ancien jeu de données enregistrées par le réseau de radiotélescopes Alma, situé au Chili. Les astronomes, qui n'avaient pas regardé d'assez près l'évolution temporelle du signal, avaient à l'époque conclu que l'excès de rayonnement enregistré pendant leur observation provenait de la présence d'anneaux de poussières (les poussières émettent beaucoup de rayonnements radio). Or ce type d'anneaux peut trahir la présence de planètes cachées... Le scénario de l'éruption remet tout cela en question. «C'est un bel exemple de la manière dont avance la science», souligne Pierre Kervella.
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