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L'activité physique et la santé: quoi de neuf, Docteur? - Le Journal de Québec

À cet effet, les experts américains ont récemment publié leurs nouvelles recommandations en matière d’activité physique et de santé, car les outils pour mesurer l’activité physique et la sédentarité ont beaucoup évolué.

En effet, la validité et la précision des questionnaires utilisés antérieurement pour évaluer le niveau d’activité physique peuvent être remises en question.

Dans les études plus récentes, les chercheurs ont disposé d’outils plus précis comme les podomètres (qui mesurent le nombre de pas) ou les accéléromètres.

Ces derniers appareils permettent non seulement de mesurer le temps d’activité, mais également le temps de sédentarité.

Après avoir passé en revue toutes les nouvelles études sur la question, le comité d’experts américains en est arrivé à la conclusion que seulement 20 % de la population est suffisamment active alors que plus du tiers est complètement sédentaire durant ses loisirs.

Ce dernier chiffre est astronomique et confirme un constat effectué il y a quelques années par la communauté scientifique : la sédentarité dépasse dorénavant le tabagisme en tant que principale cause de mortalité dans le monde.

Un peu c’est mieux que rien

La bonne nouvelle qui émane de leur rapport, c’est que les experts soulignent que même un peu d’activité physique est mieux que rien du tout.

Ainsi, passer d’un mode de vie sédentaire à un niveau d’activité physique même insuffisant par rapport aux recommandations réduira votre risque de maladies cardiovasculaires.

La prescription associée à une réduction optimale du risque tourne autour de 150 à 300 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée (vous êtes capable d’entretenir une conversation durant l’activité ou l’exercice) ou de 75 à 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité vigoureuse (vous êtes seulement capable de dire quelques mots, car votre respiration est forte et vous avez le souffle court).

Par ailleurs, comme les bénéfices les plus marqués sont observés chez les individus qui sortent de la sédentarité et qui deviennent suffisamment actifs, si vous atteignez déjà les recommandations des experts en matière d’activité physique, il vous faudra en faire plus pour réduire de façon marquée votre niveau de risque.

Compter ses pas

D’autre part, compter vos pas (avec des podomètres, une montre connectée, ou même une application sur votre téléphone cellulaire) est aussi une bonne façon de mesurer votre niveau d’activité physique.

Bien que le chiffre de 10 000 pas par jour est souvent véhiculé, car il est facile à retenir, ce n’est qu’une estimation et on ne connaît pas encore vraiment où se situe la cible du nombre de pas par jour qui réduirait de façon optimale le risque de maladies chroniques de société.

Une chose est certaine, toutefois : si vous faites 10 000 pas par jour, vous allez diminuer votre risque et améliorer votre santé de façon très importante !

Les experts américains ont également porté une attention particulière aux effets néfastes du temps assis.

Il est maintenant démontré que cet indicateur de sédentarité est, en soi, un facteur de risque pour les maladies chroniques.

Ceci est préoccupant, compte tenu du nombre important d’heures passées derrière un écran au travail ou durant les loisirs.

Les études sur la question indiquent également que plus on est assis longtemps durant la journée, plus il faut faire de l’activité physique pour contrer les effets néfastes de la sédentarité, bien que, encore une fois, un peu d’activité physique est mieux que rien du tout !

Par conséquent, un individu très sédentaire dans son travail (comme moi d’ailleurs !) devra faire plus d’activité physique que les 150 à 300 minutes d’activité modérée recommandées par semaine pour réduire de façon optimale son risque de maladies cardiovasculaires.

En conclusion, les travaux les plus récents où l’activité physique a été mesurée de façon plus précise le confirment : l’activité physique dans sa forme la plus simple, c’est-à-dire la marche à bon pas qui augmente votre rythme respiratoire, mais qui vous permet d’entretenir une conversation est la recommandation la plus simple, la moins coûteuse, la plus équitable et probablement la plus efficace pour affecter de façon positive non seulement votre santé, mais également la santé publique. De plus, il s’agit d’un moyen de transport durable et sain pour la planète !


* Jean-Pierre Després est professeur au Département de kinésiologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Il est également directeur de la recherche en cardiologie à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Depuis 2015, il est directeur de la science et de l’innovation à l’Alliance santé Québec.

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