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Noël en solo | Progrès technologique | Le Mag - Le Quotidien - Groupe Capitales Médias

CHRONIQUE / Pour la troisième année consécutive, je partage avec vous une histoire de Noël issue de mon passé. À vrai dire, je n’ai pas eu à creuser très loin dans les méandres de ma mémoire afin de vous concocter ce fait vécu.

L’année 2017 fut pour le moins assez mouvementée pour moi. Séparés depuis le début de celle-ci nous avions convenu, mon ex-conjointe et moi, de faire une alternance des fêtes, c’est-à-dire que le réveillon de Noël en compagnie de ma progéniture est désormais sous forme bisannuelle !

En cette première année de célibat, j’ai décidé de passer le soir du réveillon en solo, en essayant de me convaincre que j’allais m’amuser !

Quelques jours auparavant, j’ai attrapé une grippe d’homme, une vraie, que seule la gent masculine peut comprendre. À titre de comparaison, mesdames, un accouchement est probablement 1000 fois moins douloureux qu’une grippe d’homme, et j’exagère à peine !

Brave comme je suis, j’ai décidé de faire fi de ce virulent problème et j’ai pris mon courage à deux mains, afin de me concocter un réveillon digne de ce nom. Steak vieilli cuit sur des charbons ardents, petites saucisses dans le bacon et, bien sûr, un détour par la commission des liqueurs pour faire une provision de spiritueux. Bref, j’étais prêt !

À mon retour à la maison, question de demeurer dans l’ambiance des Fêtes, je suis allé porter mes bottes dans le bain et j’ai laissé subtilement mon manteau sur le lit. Que voulez-vous, je suis un grand nostalgique, et le succès réside parfois dans les détails !

Et la technologie, elle ?

Très chers lecteurs, je vous entends maugréer dans vos chaumières parce que cette semaine je ne fais pas l’essai d’une « gogosse » électronique. En fait, cette semaine, je ne fais pas dans la technologie, mais dans la technostalgie, parce que mon réveillon, je ne l’ai pas passé tout à fait seul. J’étais accompagné des frères Mario et Luigi, de ma Super Nintendo Classique. Qui plus est, dans mon élan festif, j’ai même sorti mon vieux Rock Band et sa batterie, afin d’incarner L’enfant au tambour. Pa-ram-pam-pam-pam ! Il n’était peut-être que 17 h, mais j’avais espoir de passer une magnifique soirée seul dans mon repaire ! Compte tenu de mon état de santé précaire, de cette grave infection grippale masculine, je me suis permis de faire une petite sieste de préréveillon, comme lorsque j’étais enfant !

Le réveil de la réalité

À mon réveil, trois heures plus tard, j’avais, pour ainsi dire, le même air que le bœuf dans la crèche ! Je n’avais soudainement plus envie de réveillonner, et la solitude pesait plus lourdement qu’anticipé ! Heureusement que Mario et Luidgi étaient là pour me réconforter avec leur excellent classique Super Mario World, qui me replonge en adolescence, acné en moins ! Mon enthousiasme s’est avéré éphémère, et le plombier moustachu ne pouvait plus pallier artificiellement cette mélancolie qui m’envahissait depuis le début de la journée. Pour combler cette tristesse intérieure, j’ai commis l’erreur de regarder mon Facebook, littéralement inondé de publications festives, de photos de famille unie et heureuse, tandis que moi, je rongeais mon frein seul dans mon salon, avec mon chat Elvis roupillant à mes côtés ! Facebook a ce côté pervers de nous faire envier la vie des autres, et ce soir-là, j’aurais voulu être ailleurs ! C’est probablement la triste réalité de bien des parents séparés qui vivent dans l’attente de revoir les enfants, alternant, d’année en année, entre noirceur et lumière. À ce moment-là, j’avais l’impression que ce réveillon était une épreuve imposée par le destin, que le fantôme des Noël passés venait confirmer que, jadis, j’avais fait un Scrooge de moi-même ! L’attente semblait interminable.

En fait, j’attendais quoi ? J’attendais probablement minuit afin de me régaler de petites saucisses enroulées de bacon et de ce succulent steak à 50 piasses, mais entre vous et moi, je n’avais aucunement la motivation nécessaire pour faire la cuisine.

C’est alors qu’une divine illumination est venue éclairer mon esprit. J’ai saisi mon téléphone et j’ai appelé au Pavillon du hot-dog de Jonquière. « Pavillon du hot-dog, bonsoir ! » J’ai figé quelques secondes, surpris qu’il y ait quelqu’un à l’autre bout du fil en cette soirée spéciale, et c’est avec stupéfaction que j’ai répondu : « J’men viens réveillonner avec toi ! » J’ai sauté dans ma voiture et me suis rendu immédiatement au pavillon du « roteux », afin d’y déguster cette savoureuse poutine sauce BBQ, un baume graisseux sur mon cœur solitaire ! Je suis persuadé que le poutinologue d’office devait se demander qui était cet hurluberlu qui tentait d’entretenir artificiellement la conversation en ce soir de Noël !

À mon retour à la maison, j’avais le sentiment d’avoir finalement passé au travers, en me disant que l’an prochain, ce serait à mon tour d’inonder mon Facebook de publications festives et de photos de famille unie et heureuse.

Mais j’aurai néanmoins une petite pensée pour ceux qui seront seuls cette année.

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