Les hirondelles développent des ailes plus petites et plus maniables pour les aider à éviter les bâtiments et les véhicules.
Certains poissons ont des bouches plus petites et plus difficiles à hameçonner.
Les gros animaux, du caribou au thon, sont en train de disparaître.
Pendant ce temps, la vie est belle pour tout ce qui n'est pas trop exigeant au chapitre du logis et de la nourriture.
« C'est un remodelage de l'arbre de vie », a expliqué Sarah Otto, une chercheuse à l'Université de la Colombie-Britannique dont l'étude a été publiée mercredi par Proceedings of the Royal Society, à Londres.
Mme Otto, une biologiste théorique réputée et très estimée, affirme que les activités et la présence des êtres humains sont devenues l'un des plus importants moteurs du changement évolutif partout sur la planète.
« Les impacts humains sur le monde ne sont pas seulement locaux, a-t-elle déclaré. Ils modifient le cours de l'histoire de l'évolution pour toutes les espèces de la planète, et c'est un concept remarquable à considérer. »
Les spécialistes des sciences de la Terre discutent depuis longtemps de l'Anthropocène - une période de l'histoire de la Terre définie par des marqueurs géologiques de l'impact humain. Après avoir examiné des dizaines de documents de recherche, Mme Otto a conclu que la biologie de la planète est elle aussi affectée, au moment où plantes et animaux réagissent à la pression humaine.
Son article regorge d'exemples, des espèces d'oiseaux qui oublient lentement de migrer jusqu'aux moustiques spécialement adaptés aux tunnels de métro souterrains.
Les mangeoires d'oiseaux installées chez vous ont modifié la forme et la force du bec des pinsons domestiques. Différents mammifères deviennent nocturnes pour éviter les conflits avec les humains. Les espèces introduites changent les règles de base pour les plantes et les animaux indigènes.
C'est une erreur de penser que l'évolution nécessite des millénaires, a dit Mme Otto.
« L'évolution se produit très rapidement si les régimes de sélection sont solides. Nous constatons parfois que les populations de plantes évoluent au fil des années. »
Si les changements arrivent trop rapidement pour que l'évolution puisse suivre, il y a toujours extinction.
On estime maintenant que les taux de perte d'espèces sont 1000 fois plus élevés qu'avant la domination humaine. Plus d'une espèce végétale ou animale sur cinq est considérée en péril.
Les extinctions ont toujours eu lieu. Mais Mme Otto explique qu'elles se produisent à un tel rythme et en réponse à des pressions si similaires qu'elles réduisent la capacité de l'évolution à réagir au changement.
« Nous sommes en train de perdre la capacité de l'évolution à rebondir. »
Contraindre des espèces à entrer dans une boîte formée par l'homme réduit la variabilité, laissant moins de place à l'évolution en réponse aux changements futurs. Et les espèces disparues le sont pour toujours.
« Si nous éliminons les mammifères de grande taille, même si les humains disparaissent de la planète, nous ne verrons pas un retour immédiat des écosystèmes afin de trouver le juste équilibre entre espèces de petite, moyenne et grande taille, a prévenu Mme Otto. Nous supprimons des options. Nous supprimons des options au sein des espèces en éliminant la variabilité, et nous supprimons également des options au niveau de l'arbre de la vie en supprimant les espèces. »
Les espèces qui se portent bien sont les généralistes : corbeaux, coyotes, pissenlits.
« Ceux qui peuvent à la fois tolérer et prospérer dans des environnements modifiés par l'homme, a expliqué Mme Otto. Les pigeons et les rats. »
Selon Mme Otto, les changements climatiques sont la plus grande pression sur l'évolution exercée par l'homme.
« La première chose à faire est de lutter contre le changement climatique. Si nous ne le faisons pas, nous allons perdre beaucoup plus d'espèces. »
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