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TEST Starlink: Battle for Atlas – Vers l'infini et au-delà

Présenté à l’E3 l’année dernière, Starlink: Battle for Atlas figure désormais dans les rayons de tous les bons revendeurs. Présenté comme un jeu d’action et d’exploration, le tout dans des vaisseaux spatiaux largement inspiré par les plus grandes œuvres de SF du cinéma, de la littérature ainsi que des comics, il aurait pu n’être qu’un énième jeu du genre s’il ne se démarquait pas de par son concept déjà bien connu des joueurs, celui du jouet vidéo. Cerise sur le gâteau, et pas des moindres, le titre s’offre même une guest star de haute volée sur Nintendo Switch avec Fox McCloud, le héros de la licence à succès de Big N, Starfox. Un atout de taille, qui sera probablement suffisant pour faire s’écouler cette version à plus d’exemplaires que celles disponibles sur les plateformes concurrentes. Mais est-ce bien raisonnable de foncer tête baissée sur la dernière production en date d’Ubisoft pour la simple et bonne raison qu’elle est actuellement la seule à pouvoir nous offrir une aventure en compagnie du renard le plus causant de l’histoire du jeu vidéo ?

Test réalisé sur Nintendo Switch à l’aide d’une version Deluxe numérique, d’un Starter Pack et quelques jouets en complément, ainsi que sur PS4 à l’aide d’une autre version Deluxe numérique; le tout fourni par l’éditeur qui s’est fait une joie de nous rappeler que sommeillent toujours de grands enfants en nous.

La guerre dans les étoiles

L’exploration de l’espace et de mondes inconnus semble être une toile de fond en vogue dans le jeu vidéo. On a tous vu le raz-de-marrée qu’a provoqué No Man’s Sky à son annonce, faisant naître une hype sans borne auprès des joueurs peu exigeants mais désireux de visiter des millions de planètes générées de façon procédurale. Preuve qu’il en faut parfois peu pour se mettre dans la poche une tripotée de fans prêts à défendre corps et âme une oeuvre qui n’a finalement pas été si brillante qu’elle l’a annoncée, surtout après une gestation fort compliquée et une communication pas toujours maîtrisée. Pourtant, Ubisoft Toronto n’a pas attendu que le jeu de Hello Games pointe le bout de son nez pour travailler sur Starlink. En effet, en 2013 après la sortie de Splinter Cell: Blacklist, une petite équipe de développeurs a reçu carte blanche pour donner naissance à une nouvelle franchise. 5 ans plus tard, (Et non pas 7, on a bien vérifié, promis) après 300 idées et 30 prototypes, voilà que débarque Starlink: Battle for Atlas et son concept de jouets modulaires.

Le jeu prend donc place dans un univers fortement inspiré par moult œuvres de science fiction. On y retrouve un groupe, l’initiative Starlink, formé autour d’un homme, Grand, qui ne tardera pas à se faire capturer par les forces de la Legion désirant plus que tout asservir le monde d’Atlas. De bien sombre desseins que, vous l’aurez compris, le joueur devra contrecarrer tout en essayant de sauver le vieil homme, l’un des seuls à savoir tirer partie de l’énergie de la Nova, autour de laquelle tourne beaucoup de choses. Tandis que l’Electrum s’impose comme la monnaie d’échange de ce système solaire bien singulier, la Nova est au coeur du jeu puisqu’elle sera nécessaire pour débloquer des améliorations diverses et variées, ainsi qu’à l’amélioration et la création des avant-postes. Fort heureusement, elle s’obtient assez facilement durant l’aventure, et bien souvent au prix de nombreuses batailles.

Le monde d’Atlas propose des environnements riches en couleurs

Bien qu’il soit un monde ouvert misant beaucoup sur l’exploration, Starlink: Battle for Atlas ne met pas pour autant de côté l’action puisqu’il s’agira souvent de prendre les armes. Le gameplay se prend facilement en main et se veut assez intuitif : Les gâchettes ZR/ZL permettent de tirer avec les armes équipées sur chacune des ailes du vaisseau, et les touches X et A permettent respectivement de se protéger et d’effectuer des esquives. Il faut avouer qu’on s’amuse plutôt bien durant les différents affrontements, la formule exploration/action prend bien et se veut assez efficace. Malheureusement, le tout se veut assez répétitif puisque que ce soit pour les missions scénarisées comme pour les missions annexes, on se retrouve vite à effectuer vite les mêmes tâches : libérer une ville assaillie par la Légion, décoder des informations, construire de nouveaux avant postes, éliminer les extracteurs qui renforcent la présence de la Légion… Quoi que l’on fasse, quelle que soit la mission qui est donnée, elle débouche forcément sur une construction qui ne change pas du début à la fin. C’est d’autant plus dommage que les dialogues des missions secondaires ne sont absolument pas variés.

On en vient alors à la principale ombre sur le tableau : si sur le fond, Starlink a été plutôt bien pensé sur le fond, c’est sur la forme que le bas blesse. Le manque de variété dans les protagonistes qui distribuent les quêtes annexes, dans les lignes de dialogue ou encore dans le bestiaire ennemi donne trop souvent l’impression de tourner en rond. Heureusement que les développeurs d’Ubisoft Toronto ont réussi à créer des écosystèmes que l’on prend plaisir à visiter et que le jeu reste agréable à prendre en main, puisque l’envie d’avancer dans le scénario et de repousser la Légion pourra peut-être prendre le dessus. Du moins, du côté des plus jeunes, qui est clairement le public visé initialement, notamment grâce au concept de jouets modulaires sur lequel se base le titre.

Toy Story

Dire que l’annonce d’Ubisoft à l’E3 2017 fut surprenante serait un euphémisme, tant on ne pensait pas revoir le jouet vidéo sur le devant de la scène vidéoludique. Pourtant, les développeurs de chez Ubisoft Toronto n’ont visiblement que faire des modes, puisque c’est sans complexe que ces derniers ont présenté le concept de Starlink: Battle for Atlas. En même temps, l’idée en soi à de quoi faire rêver tous les petits garçons et petites filles que nous sommes restés au fond de nous puisqu’il nous propose, à l’aide d’un support dédié, de fixer sur une manette PS4, Xbox One ou Switch un pilote, son vaisseau ainsi que des armes à clipser sur les ailes. Le tout se matérialise en direct à l’écran sans temps de chargement aucun et nous permet donc d’alterner logiquement entre plusieurs protagonistes, vaisseaux et armes afin de faire face aux menaces qui peuplent Atlas.

Sauf que depuis quelques années, les éditeurs et développeurs ont déjà tenté de nous faire jouer avec des figurines et autres accessoires prenant forme à l’écran. Le résultat, on le connait tous : plus personne ne parle de Skylanders, la licence Disney Infinity a pris fin il y a quelques années de cela et Warner Bros Interactive Entertainment n’aura pas attendu plus d’un an avant de stopper le suivi de LEGO: Dimensions alors que ce dernier prenait appui sur de nombreuses franchises et personnages largement appréciés par les amateurs de pop culture (Doctor Who, Retour vers le Futur, Batman, Harry Potter et on en passe). Le pari est d’autant plus risqué que si l’on met de côté le charismatique Fox McCloud, l’éditeur a décidé de vendre sa nouvelle franchise sans l’installer dans un monde déjà bien connu ou avec des personnages évocateurs pour le grand public. On se demande dès lors comment Ubisoft compte vendre des palettes de ses jouets. Si l’on s’en fait moins pour les vaisseaux et armes qui n’ont pas forcément besoin d’un capital sympathie élevé pour intéressé, difficile de trouver un réel intérêt aux pilotes.

Fox n’est pas seulement là en tant que figurine, puisqu’il est directement intégré dans le scénario dans la version Nintendo Switch

Tout d’abord car ils sont tellement nombreux qu’ils n’ont pas le temps, par le biais du scénario, d’être réellement développés. Dans un tel contexte, pas évident de s’attacher à ceux qui sont pourtant au centre de l’histoire. Et ce n’est pas la présence anecdotique du youtuber Norman (prêtant sa voix à Levi) qui viendra changer quelque chose, tant la prestation met plus mal à l’aise qu’autre chose. Cela dit, étant donné le public visé, il est tout à fait possible que les plus jeunes apprécient la chose et soient conquis. Heureusement que le reste du casting bénéficie d’un traitement un peu plus qualitatif, bien que l’ensemble manque parfois de crédibilité. Enfin, le deuxième rempart se situe lui au niveau du prix, puisque la tarification des jouets s’avère un brin prohibitive. Pour ce qui est de la grille tarifaire, comptez environ 7 à 8€ pour un pilote, 25 à 30€ pour un vaisseau (toujours accompagné d’un pilote et d’une arme) et enfin 11 à 12€ pour un pack de deux armes. On passera sur la qualité toute relative de l’ensemble des figurines, véhicules et accessoires, puisqu’ils n’ont pas pour vocation d’être des objets de collection (concrètement, on est pas très loin de la qualité de tout ce qui se vend dans ces gammes de prix là : Totaku, Amiibo…). On a eu beau trifouiller notre Arwing un bon paquet de fois, lui enlever ses ailes, les remettre, y ajouter une autre paire d’ailes pour créer un vaisseau bien badass ou encore inter-changer les armes de façon intempestive, le tout semble assez résistant et devrait tenir sur la durée. C’est la moindre des choses, surtout quand on s’adresse à un public jeune qui n’a pas forcément tendance à être aussi méticuleux qu’il le faudrait.

Dans les faits, le concept attirera principalement les plus jeunes ou bien les grands enfants qui sommeillent en nous. Il n’est d’ailleurs pas exclu que Starlink parvienne à réunir parents et enfants devant l’écran pour quelques sessions en coopération (jusqu’à 2 joueurs sur le même écran), puisque monter et démonter ses vaisseaux dans tous les sens reste assez amusant. Mais pour cela, encore faut-il accepter de dépenser une certaine somme afin de posséder assez de jouets pour laisser sa créativité s’exprimer, car le Starter Pack (entre 60 et 80€ selon les revendeurs) ne contient qu’un vaisseau, un pilote et deux armes, en plus d’une version physique du jeu et du socle adapté à la manette pour installer les jouets. Sur Nintendo Switch la pilule passe un peu mieux puisque le vaisseau du Starter Pack n’est autre que l’illustre Arwing, accompagné de son pilote fétiche, Fox. Mason est fourni en tant que pilote supplémentaire, un petit bonus non négligeable. Vous l’aurez compris, ce pack n’offre pas grande liberté et reste assez restrictif, forçant les parents ou les collectionneurs à passer à la caisse afin de venir grossir ses rangs, son escadron et son armement. C’est d’ailleurs cette principale composante qui pourra poser problème, puisque chaque arme tire des munitions d’un élément parmi les cinq suivants : le feu, la glace, l’énergie cinétique, la stase et la gravité. Etant donné les différents types d’ennemis possèdent leurs propres faiblesses, il devient vite compliqué de n’utiliser que les éléments de feu et de glace. Il en va de même pour certaines ruines qui comportent des énigmes à la facilité déconcertante mais nécessitant l’usage d’un élément particulier pour être résolues. Pas très Charlie dans l’idée, vous en conviendrez. Mais c’est le jeu, et LEGO: Dimensions, usait et abusait de ce stratagème pour faire passer les joueurs à la caisse. Tous les moyens sont bons pour vendre ses produits, après tout.

Dommage que le bestiaire soit aussi réduit

Sauf qu’en fait, Starlink peut très bien être joué sans les jouets, puisqu’il est existe en version dématérialisée, et que l’ensemble des contenus physiques (protagonistes, armes et vaisseaux) sont eux aussi disponibles en version digitale. Le tout perd forcément un peu de son charme mais peut permettre d’économiser de précieux euros, puisque la version Deluxe digitale comprenant tout le contenu existant est vendue au prix de 100€. Autant dire que si on imagine parfaitement Starlink se frayer un chemin sous les sapins de noël des chérubins et jeunes adolescents, la scène semble un peu moins probable pour les plus vieux.

Dans l’espace, personne ne vous entendra jouer

Pour peu que l’on accroche à sa formule répétitive et un peu limitée, Starlink a de quoi captiver durant une bonne vingtaine d’heures, le temps de boucler l’histoire principale sans trop se préoccuper des à-côtés, pourtant nombreux. On ne reviendra pas sur le manque d’intérêt certain qu’ils dégagent, exception faite de la série de missions propres au personnage de Fox McCloud, traquant Wolf O’Donnell, son ennemi juré. Le personnage de Nintendo représente clairement le plus gros atout de la version Switch, en plus du fait de pouvoir en profiter n’importe où. Reste à voir si une fois les crédits passés, l’envie de continuer à sauver Atlas sera toujours présente. Renforcer l’Alliance sur les planètes du système solaire, aller explorer des ruines, éliminer les repères des hors-la-loi ou encore neutraliser les cuirassés de la Légion sont autant d’activités qui continueront d’être réalisables une fois le scénario bouclé. D’ailleurs, les combats contre ces derniers, faisant office de boss aux côtés des Primes, s’avèrent être de sacrées batailles spatiales épiques à l’intensité assez musclée.

On pourra aussi trouver l’envie d’améliorer son/ses pilote(s), puisque ces dernières montent en niveau au fur et à mesure de l’utilisation de vaisseaux et armes. Une dimension RPG soutenue par les nombreux mods que l’on peut attacher à notre véhicule de combat et aux armes, permettant d’améliorer les statistiques générales du vaisseau et d’obtenir certains bonus non négligeables. On sent encore une fois qu’il y a eu une véritable recherche pour offrir au joueur une expérience personnalisée, sauf qu’on retrouve toujours cet éternel paradoxe qui plombe le titre d’Ubisoft : le tout manque encore de profondeur. Dans son scénario, dans la façon dont sont développés les personnages (bon courage pour s’attacher aux plus gros archétypes qui soient, d’autant qu’aucun ne brille vraiment durant l’aventure, si ce n’est Fox), dans son bestiaire, ses PNJ, les missions confiées ou encore dans la façon dont on développe l’Alliance sur les 7 planètes disponibles, Starlink aurait gagné à être perfectionné.

Le léger aspect RPG et les mods permettent de personnaliser sa façon de joueur

Tout comme l’aspect technique, pas décevant, mais forcément en deçà des attentes pour un jeu développé par l’un grand nom du jeu vidéo. Sur Nintendo Switch et en mode nomade, la console peine parfois à tenir les 30 FPS pile lorsque l’action se veut très soutenue à l’écran, mais dans l’ensemble le framerate tient relativement bien la route. En revanche, le clipping lui est bien présent, couplé à des textures assez vilaines. Heureusement, la très chouette direction artistique sauve l’ensemble, avec parfois des environnements un peu vides et manquant de vie. On aimerait y voir un peu plus d’autochtones se balader ici et là, afin de donner un peu plus de consistance à l’ensemble, mais on en revient une fois de plus au plus gros défaut du titre. La mouture PS4 se veut plus fine, avec des cinématiques plus précises et agréables à l’œil. Pas de chute de framerate à déplorer mais le clipping est bel et bien présent une fois encore. Pour peu que l’on accepte de se passer de Fox, accompagné de son Arwing, ainsi que de la possibilité d’y jouer en mode nomade, les versions Xbox One et PS4 restent alors les plus recommandables sur le plan purement technique.

Verdict : 6/10

Starlink: Battle for Altas possédait tout – ou presque – pour plaire. Un concept sympathique de jouets modulaires dont on peut se passer si l’idée d’avoir un vaisseau greffé à sa manette n’est pas des plus réjouissantes, un écosystème intéressant et un background qui n’est pas sans puiser dans les grands classiques de la science-fiction, un gameplay simple mais efficace et donnant naissance à des batailles spatiales jouissives… Sauf que l’ensemble manque de forme, parfois cruellement. L’action se veut souvent répétitive et il est difficile d’accrocher à tout ce contenu annexe auquel on aimerait s’adonner à corps perdu mais qui tourne bien trop vite en rond pour nous scotcher à la manette. Ne vous y trompez pas pour autant, puisqu’il nous a offert de sympathiques heures de jeu que l’on a pas vu passer. Starlink n’en reste d’ailleurs  pas moins intéressant, surtout pour les plus jeunes qui y verront probablement un prétendant de choix au titre de cadeau de Noël de l’année. On attend maintenant de voir ce que donnera le suivi d’Ubisoft Toronto, car s’il s’avère aussi pointilleux que ce que l’on a vu sur des titres que Rainbow Six: Siege, For Honor ou encore The Division, il y a fort à parier pour que l’ensemble prenne de la consistance et fasse remonter l’intérêt que l’on peut lui porter.

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