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Jeux vidéo : “Assassin's Creed Odyssey”, le titan hellénique et guerrier d'Ubisoft

Assassin’s Creed Odyssey est une plongée profonde et au long cours dans la Grèce Antique

Assassin’s Creed Odyssey est une plongée profonde et au long cours dans la Grèce Antique

Ubisoft Québec/Ubisoft

Pour son dixième épisode intitulé “Odyssey”, la franchise blockbuster “Assassin’s Creed” plonge le joueur dans la Grèce antique et approfondit encore son orientation RPG (jeu de rôle) amorcée l’année dernière.

Jusqu’il n’y a pas si longtemps, le poids de nos actions meurtrières n’avait que peu de conséquences sur le récit d’un Assassin’s Creed. Les héros cagoulés que l’on incarnait dans la série de jeux vidéo d’Ubisoft tuaient tranquillement là où le scénario leur ordonnait de planter leur lame. Dans ce dixième volet, Odyssey, qui nous emmène au Ve siècle avant Jésus-Christ, en plein guerre du Péloponnèse, le choix commence lorsque le joueur décide d’incarner soit Kassandra, soit Alexios, mercenaires aux abois sur Céphalonie, une île miteuse bordant la mer Ionienne.

Opter pour l’un implique de suivre ses traces définitivement. Kassandra et Alexios ne se connaissent pas et le combattant retenu suivra le même déroulement de script, les variations reposant essentiellement sur le tempérament et les interactions par rapport au monde qui les entoure, notamment dans les dialogues avec les personnages non-jouables.

A tout prendre, le tranchant de l’humour à froid de Kassandra et sa subtilité accrue par rapport à son homologue masculin emportent clairement le morceau. D’autant que l’introduction de dialogues à choix multiples, parfois lourds de conséquences lors des cinématiques, est bienvenue dans la mesure où ces embranchements permettent de sculpter les croyances et le tempérament de celui ou celle qui fera un long bout de chemin avec nous.

Bien que l’on puisse choisir entre Alexios et Kassandra, cette dernière emporte clairement le morceau par son humour à froid tranchant…

Bien que l’on puisse choisir entre Alexios et Kassandra, cette dernière emporte clairement le morceau par son humour à froid tranchant…

Ubisoft Québec/Ubisoft

La part belle à l’exploration 

Car Assassin’s Creed Odyssey creuse plus profondément encore le sillon « roliste » (c’est-à-dire influencé par le jeu de rôle) initié l’année dernière avec Assassin’s Creed Origins dans l’Egypte pharaonique. Manette en main, cela se traduit par un univers toujours plus ouvert, faisant la part belle à l’exploration, l’imprévisibilité et surtout la modularité. Déjà en place l’année dernière, la rationalité des statistiques des combats en temps réel est à nouveau reconduite avec tout ce que cela implique de points d’expérience, d’arbre de compétences à débloquer et d’équipements et armements avec bonus. Prévoir en conséquence des sessions répétées de navigation dans les menus et sous-menus en vue d’optimiser son personnage dans l’assassinat.

Le revers de la médaille, c’est qu’Assassin’s Creed Odyssey met un certain temps à décoller avant de trouver son rythme de croisière. Avant cela, il faudra pour les plus assidus de quêtes optionnelles compter quelques heures pour acquérir dans la douleur des facultés d’assassin redoutable à même de déclencher le frisson bien connu de la série : celui de l’élimination propre et nette d’une cible extrêmement bien protégée. Parce qu’Assassin’s Creed Odyssey appartient à cette catégorie de mastodonte chronophage requérant un investissement considérable d’une quarantaine d’heures pour emmener Kassandra ou Alexios au bout de leur histoire personnelle au sein de la Grande Histoire, (moult) chemins de traverse exclus.

Minutieux qui comme Ulysse…  

Loin d’être une annonce lancée en l’air, la superficie de jeu est authentiquement la plus grande jamais imaginée pour un Assassin’s Creed. Son gigantisme laisse autant bouche bée que le niveau de détail visuel. Cet équilibre entre distanciation artistique à des fins fictionnelles et fidélité historico-archéologique basé sur des recherches approfondies est devenu au fil des épisodes une des signatures emblématiques de la série. Odyssey ne déroge pas à la règle, bien au contraire. La représentation très fantaisiste de Socrate se voit contrebalancée par la modélisation très poussée et fine d’Athènes et d’autres joyaux urbains de l’Antiquité. Ubisoft livre un théâtre historique immense et vivant. On y est rapidement tenté d’errer pour contempler la beauté azuréenne d’une plage crétoise, un banc de dauphins glissant sur les flots de la mer Egée ou les couleurs automnales d’une magnifique forêt sur Lesbos (bien que l’on peste parfois contre une faune agressive un poil trop vivante et en nombre).

Assassin’s Creed Odyssey réussit donc, plus que jamais, à concilier la splendeur audiovisuelle d’une évocation historique et, fait nouveau, une écriture bien mieux maîtrisée que par le passé. Les destins de Kassandra ou Alexios au cœur de la guerre du Péloponnèse opposant Sparte et Athènes sont de très bons véhicules en retournements de situation tragiques et en échappées comiques. S’attacher bien davantage au cheminement géographique et émotionnel de notre guerrier est quasi une nouveauté en soi (seul le florentin Ezio de Assassin’s Creed II pouvait un tant soit peu rivaliser).

Les combats sont devenus beaucoup plus techniques dans les deux derniers volets de la saga Assassin’s Creed Origins et Odyssey.

Les combats sont devenus beaucoup plus techniques dans les deux derniers volets de la saga Assassin’s Creed Origins et Odyssey.

Ubisoft Québec/Ubisoft

On en viendrait à regretter qu’Assassin’s Creed Odyssey ne fasse pas davantage confiance à ses scénaristes pour aller plus loin dans le jeu de rôle. Comme proposer l’opportunité de valider ses quêtes en variant plus encore les approches, c’est-à-dire sans nécessairement verser le sang par le glaive, à l’instar de Deus Ex. Ou réaliser l’assassinat parfait : celui que l’on ne devine pas, maquillé en accident à la manière de Hitman.

Le risque de perdre l’ADN initial de la série ne sera peut-être pas du goût de tous. Pourtant, depuis qu’Assassin’s Creed remonte le temps toujours plus en arrière avec Origins puis cet Odyssey, la série n’a jamais pris un tel coup de jeune. Et c’était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

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