Dans l'actualité scientifique de la semaine, la station chinoise Tiangong 1 retombe sur Terre, des traces de pas de 13 000 ans retrouvées au Canada et un casque pour scanner le cerveau en mouvement.
Les trois actualités scientifiques qui ont retenu notre attention cette semaine.
Chute imminente pour la première station spatiale chinoise
Le vaisseau Shenzhou 9 se préparant à l’amarrage avec la station Tiangong 1, en juin 2012. (Photo Jiuquan Space Centre)
C’est l’heure du plongeon final pour Tiangong 1. Après six ans et demi passés en orbite terrestre, la première station spatiale chinoise va retomber ce week-end, entre samedi et dimanche, dans l’atmosphère terrestre. La CNSA, l’agence spatiale chinoise, avait fait décoller le 29 septembre 2011 ce laboratoire de 8 tonnes, capable d’héberger trois astronautes dans un volume de 15 mètres cube. Sa mission devait durer deux ans. Il a commencé par recevoir la visite d’un vaisseau nommé Shenzhou (qui ressemble beaucoup à la capsule russe Soyouz), par une manœuvre d’amarrage contrôlée depuis le sol. Trois astronautes ont ensuite rejoint Tiangong 1 («palais céleste») en 2012, dont Liu Yang, la première femme astronaute chinoise. Un deuxième équipage s’est installé dans la station début 2013 pour quinze jours.
Pendant que la Chine lançait en 2016 le successeur de cet embryon de station spatiale, Tiangong 2, et faisait battre à Jing Haipeng le record de temps passé dans l’espace pour un taïkonaute, Tiangong 1 perdait peu à peu de l’altitude sous l’effet de la traînée atmosphérique – les frottements de l’air. En observant sa trajectoire (et le peu d’informations données par la CNSA), l’Agence spatiale européenne a jugé que la station n’était plus sous contrôle, laissant craindre que ses débris fassent des dégâts en tombant au sol.
Zone de chute estimée pour la station spatiale Tiangong 1, entre samedi 31 mars et dimanche 1e avril 2018. La région la plus probable est aux extrémités nord et sud de cette bande. (Carte ESA)
La Chine avance que sa station sera entièrement consumée à son entrée dans l’atmosphère et promet un magnifique feu d’artifice dans le ciel. L’agence spatiale européenne estime pour sa part que Tiangong 1 brûlera au moins aux trois-quarts, mais que quelques débris peuvent aux frottements. Ils tomberont probablement dans l’océan, ou peut-être sur le sol, avec un risque très faible de dégâts. L’agence spatiale française (Cnes) surveille elle aussi la chute de la station depuis Toulouse. «Mais cela ne veut pas dire que nous sommes inquiets», indique à l’AFP Marie-Anne Clair, directrice des systèmes orbitaux du CNES.
Les premières traces de pas en Amérique du Nord
Le site de fouilles de la plage de l’île Calvert. Photo Johanne McSporran
Des chercheurs américains ont trouvé les plus anciennes traces de présence humaine en Amérique du Nord, sous la forme de traces de pas vieilles de 13 000 ans. Pas moins de 29 empreintes de pied, qui ont certainement appartenu à deux adultes et un enfant, ont été découvertes sur une plage de l’île Calvert, en Colombie-Britannique dans l’Ouest Canadien. Une zone très accidentée et accessible uniquement par bateau, mais particulièrement intéressante pour l’équipe de chercheurs car cette zone marécageuse était deux à trois mètres plus basse qu’aujourd’hui à la fin de l’ère glaciaire.
Nous ne savons encore que très peu de chose sur l’occupation humaine de la côte Pacifique du Canada à la fin de l’ère glaciaire. Cette étude parue dans la revue Plos One soutient l’hypothèse de plus en plus répandue dans le milieu scientifique selon laquelle l’homme aurait migré de l’Asie vers le Canada grâce à un pont naturel généré par la glaciation. Duncan McLaren, professeur d’anthropologie, et cinq de ses confrères admettent qu’il est «probable que beaucoup plus de traces humaines existent dans les sédiments environnants et inexplorés».
Scanner le cerveau sous un casque de vélo
Une nouvelle génération de scanner du cerveau a été présentée dans Nature : au lieu de caler sa tête dans une énorme machine, en position assise et sans pouvoir bouger durant l’examen, on pourra bientôt enfiler un simple casque en plastique branché à une série de câbles pour faire une magnétoencéphalographie (MEG). Cette technique d’imagerie qui cartographie les champs magnétiques dans le cerveau deviendra ainsi accessible à de nouvelles catégories de patients comme les bébés, les enfants épileptiques, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson…
«Pouvoir scanner les individus pendant qu’ils se meuvent librement offre de nouvelles possibilités, comme l’étude du cerveau en train d’effectuer des tâches de la vraie vie, ou dans des situations réelles d’interaction sociale», se réjouit le docteur Matt Brookes, responsable de l’équipe MEG à l’université britannique de Nottingham, où ce scanner portable a été conçu.
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Pourquoi fait-il plus chaud la nuit dans certaines villes ? Une étude montre que la «texture urbaine» a des conséquences directes sur la température nocturne : plus une ville est organisée, plus elle aura tendance à retenir la chaleur.
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Les allergies sont-elles liées au retour du printemps ? Quand risque-t-on un pic de rhinites ? Quelles sont les plantes qui nous chatouillent le nez ? On fait le point.
Débat d’idées. Constantin Yanicostas, chercheur en neurosciences au CNRS, estime qu’on ne peut pas se passer aujourd’hui des tests sur les animaux vivants pour contribuer aux progrès des sciences médicales. François Busquet explique pour sa part que la France doit investir les méthodes alternatives à l’expérimentation animale au lieu de se contenter du service minimum, pendant que nos voisins européens financent des programmes ambitieux.
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