Voilà bientôt trente etunans,Renault remplaçait sa star, la R5, par une seconde R5, surnommée Supercinq dans les publicités de l'époque. Modernisant son aïeule sur de nombreux points (confort, suspensions, équipement...), elle conservait des motorisations plutôt anciennes, appartenant à l'inévitable famille Cléon.
Sur cette base dont la fiche technique restait peu séduisante, les ingénieurs de ce qu'on appelait encore la Régie ont greffé leur pièce maîtresse du moment, un turbo. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auto s'en trouve transfigurée. Ayant torturé la Supercinq GTS NRJ de ma môman durant deux années de conduite accompagnée, j'ai eu le plaisir de côtoyer le 1.397 cm3 dans sa version atmo de 72 ch. Une cavalerie largement suffisante pour offrir une certaine vivacité à l'auto, mais qui ne prétendait pas affoler le chrono. La GT Turbo, jusqu'à 2 500 tr/mn, c'est pareil, avec une direction encore plus pesante à l'arrêt. Pourtant, quelques indices m'ont déjà mis en éveil...
Esbroufe et banalité
Pas discrète, la GTT avec ses antibrouillards jaunes, extensions d'ailes, bas de caisse, spoiler et aileron, même si la peinture intégrale de la phase 2 lui confère un peu d'élégance par rapport au premier modèle dont tous ces ajouts plastiques restaient dans la teinte brute. À bord, les sièges-baquets, le pommeau du levier de vitesses et le volant sport sont annonciateurs des chiffres du compteur. Malgré toutes ces spécificités, je retrouve la Supercinq de mes jeunes années. Casquette à visière bien droite surplombant le combiné, autoradio si incliné que la lecture des CD peut poser problème, pare-brise quasi vertical, je me sens à la maison.
En démarrant le moteur, je suis conforté dans mon impression par le son caractéristique du Cléon. Les premiers tours de roues dévoilent une citadine encore dans le coup, malgré un confort et une direction un peu fermes. Le bloc fait preuve d'une belle souplesse, et les allers-retours devant le photographe se font sans heurt. J'apprécie le maniement de la boîte, au guidage plus précis et plus agréable que celui de la GTI sochalienne (même si les plus pointilleux en critiquent le verrouillage), tout comme le très bon maintien offert par les sièges.
Turbo à la normande
L'échauffement terminé,me voilà parti à l'assaut des départementales de la région rouennaise. C'est là que la bête qui sommeillait jusqu'alors se réveille... Mis en confiance par un prélude de nature à rassurer n'importe quel automobiliste gratifié d'un A sur sa lunette arrière, j'ose enfin m'aventurer au-delà des 2 500 tr/mn, régime auquel le turbo Garett entre en action. S'il se réveille beaucoup plus tard que le turbo d'un diesel moderne, celui de la GT offre une poussée infiniment plus jouissive. L'aiguille dépasse 5000 tr/mn en quelques instants, provoquant un large sourire du conducteur qui a entamé la manœuvre en ligne droite. Et le veinard du jour, c'est moi !
En virage, les choses se compliquent si l'on réaccélère trop tôt. Car la motricité peut être mise àmal, et l'auto a tendance à tirer tout droit. Mais une fois ce "point de détail" enregistré c'est un régal. La direction s'avère suffisamment précise,et si le train avant n'a pas l'extrême rigueur de celui d'une 205 GTI (encore elle...), l'arrière se révèle bien moins baladeur que celui de la lionne. En courbe, on peut lever le pied sans risquer un tête-à-queue intempestif. Le freinage se montre rassurant,et je me surprends vite à bafouer toutes les règles de l'écoconduite aujourd'hui en vigueur. J'accélère juste pour le plaisir de déclencher le turbo, encore surpris de voir le compte-tours grimper si vite dans une Supercinq.
L'autoroute n'est pas ce qu'elle préfère, même si l'ancrage des amortisseurs avant, décalé par rapport aux premiers modèles, rend la direction un peu moinslégère à haute vitesse.Reste que sur toutes les GT Turbo, la boîte est courte: on frise les 4000 tr/mn à 130 km/h. En contrepartie,ce régime plutôt élevé permet de dépasser en 5e avec une promptitude à même de surprendre les conducteurs de HDi qui m'entourent. Décidément, le bon vieux 1.4 Cléon a de la ressource...
Fiche technique de la Renault Supercinq GT Turbo
> Moteur 4-cylindres en ligne, 8S
Cylindrée : 1.397 cm3
Puissance fiscale : 6 CV
Puissance maxi : 120 ch DIN à 5700 tr/mn
Couple : 165 Nm à 3750 tr/mn
> Transmission Aux roues AV,
> Boîte 5 vitesses
> Freins AV/AR Disques ventilés/Disques
> Pneus 195/55 R 13
> Dimensions (L x l x h) : 3,59 x 1,60 x 1,37 m
> Poids : 830 kg
> Vitesse maxi : 204 km/h
> Accélération 1000 m D. A. : 29,2 s
> Conso. moyenne : 7,3 l/100 km
> Réservoir : 50 l
> Coffre : 233 dm3
Nos +
On aime sa déco voyante, la sensation de poussée, son comportement rassurant.
Nos -
On aime moins la finition désinvolte et la motricité insuffisante.
Photo : N.Soler / EMAS
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August 09, 2020 at 02:00PM
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Renault Supercinq GT Turbo (1990) : voilà ce qu'on en pense - Auto Plus
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