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La première sonde à frôler le Soleil dévoile les mystères de notre étoile - Les Échos

Tel Icare, Parker Solar Probe s'est approché au plus près du Soleil. Sauf que contrairement au personnage de la mythologie grecque, dont la cire des ailes a fini par fondre, provoquant une chute fatale, la sonde spatiale de la Nasa est équipée d'un bouclier thermique très épais et a pu observer notre étoile sans encombre. Ses premières observations ont été publiées cette semaine au sein de quatre études, dans la revue Nature, et dévoilent un monde que les scientifiques qualifient d'« étonnamment chaotique ».

Lancée en 2018 à l'assaut des mystères du soleil, la sonde Parker a pour objectif de percer deux mystères : pourquoi la couronne solaire est plus chaude que sa surface ? Et quels sont les secrets de la production du vent solaire ?

Le vaisseau de la Nasa a achevé seulement trois de ses 24 survols prévus jusqu'à la fin de la mission, mais, déjà, les premières données recueillies épatent les scientifiques. « Nous avons trouvé des choses que nous n'attendions pas du tout ! », a réagi Matthieu Berthomier, du laboratoire français de physique des plasmas, coauteur des travaux.

Le mystère de la couronne solaire

La couronne solaire est la couche la plus externe de l'atmosphère du Soleil. C'est elle que l'on voit apparaître autour du disque noir de la Lune lors d'une éclipse solaire. Cette couronne est curieusement 200 fois plus chaude que la surface de l'astre.

Alors que généralement la température diminue lorsque l'on s'éloigne d'une source de chaleur, dans le cas du soleil, la température à sa surface est de 5.800 degrés Kelvin et flambe à plus d'un million de degrés kelvin dans sa couronne, qui s'étend sur près de dix millions de kilomètres.

« La couronne trouve donc un moyen de se chauffer par elle-même. Nous cherchons à déterminer les processus physiques qui le permettent », explique Alexis Rouillard, chercheur CNRS à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie et coauteur de l'étude.

Un vent solaire chaotique

Ce mystère n'est pas encore résolu, mais la sonde a profité de ses survols à moins de 24 millions de kilomètres de notre étoile pour étudier les caractéristiques du vent solaire. Ce flux de plasma, constitué essentiellement d'ions et d'électrons, est éjecté de la haute atmosphère du Soleil.

On en voit les effets sur Terre : ce sont ces particules qui provoquent les aurores boréales que l'on peut observer dans le ciel du pôle Nord ou du pôle Sud. Mieux comprendre ce vent solaire est important car les rafales de vent solaire, provoquées par des éruptions solaires ou des éjections de masse coronale, peuvent perturber le réseau électrique sur Terre ou provoquer des pannes de satellites.

Lorsque le vent solaire s'approche de la Terre, son flux est relativement uniforme, mais au plus près du Soleil, là où la sonde de la Nasa s'est aventurée, il se révèle bien plus complexe. « Le vent ne serait pas un écoulement laminaire continu, non perturbé, mais serait, en grande partie, constitué de petits jets de matières chaotiques, comme des petits orages », explique Alexis Rouillard. Une surprise pour les astrophysiciens.

« Nous ne nous attendions également pas du tout à ce que ces augmentations très soudaines de la vitesse du vent solaire s'accompagnent d'une augmentation considérable de la densité des particules du plasma, elle peut doubler », ajoute-t-il.

Inversion du champ magnétique

Autre découverte inattendue : le comportement du champ magnétique (qui joue sûrement un rôle dans le mystère du chauffage de la couronne). Par moment, le champ magnétique s'inverse soudainement de 180 degrés, puis, quelques secondes ou quelques minutes plus tard, se retourne à nouveau.

Ces découvertes sont aussi pertinentes pour mieux comprendre d'autres catégories d'étoiles. Par exemple, les chercheurs ont observé une vitesse de rotation plus importante que prévu de la couronne autour du Soleil ce qui pourrait avoir une incidence sur notre compréhension plus générale de la rotation des étoiles.

Parker Solar Probe va effectuer une vingtaine d'autres passages au-dessus du Soleil, en s'approchant de plus en plus de notre étoile, jusqu'à la fin de sa mission prévue en 2025. Ces derniers survols, à environ 6 millions de kilomètres de la surface du Soleil, pourraient être les plus fructueux.

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