
Il y a bien longtemps, sur une planète fort, fort lointaine, il y avait les Démiurges, des dieux ou assimilés, maîtres d'une force vitale: l'Hymne de la Création (d'où «Anthem»). Et comme ils en avaient les moyens, ils ont créés des trucs, des machins, des technologies, de l'insolites, du grandiose et peut être même de l'organique. Mais du jour au lendemain, les Démiurges se sont fait la malle ne laissant de leur passage que des ruines, des légendes et des reliques aux pouvoirs mystérieux, dangereux, convoités.
Des milliers d'années plus tard, des êtres humanoïdes conquièrent leur liberté en inventant des exosquelettes, les Javelins ©, pour s'en servir contre une race de créatures (baveuses sans doute) qui les tenaient en esclavage. Pensez au costume d'Iron Man et vous aurez une idée.
Et aujourd'hui...
Quelques centaines d'années plus tard, enfin, les pilotes de javelins sont appelés Freelancers et sont des sortes de chevaliers chargés de servir et de protéger les humains surtout quand-ils s'aventurent en dehors des murs massifs des cités techno-médiévales. Le joueur en est un. La cité qui lui sert de base principale est Fort Tarsis. À l'extérieur, ça barde.
«Anthem», jeu d'action et de coopération en équipe du studio Bioware produite par Electronic Arts, est incontestablement un divertissement ambitieux. Passons sur la présentation, il y a presque trois ans à l'E3 2017, trop belle pour être vraie et, s'en est désolant, in fine mensongère. Un grand classique.
La séquence de gameplay telle que présentée au salon E3 2017.
Passons encore sur cette désastreuse période récente de lancement par étage qui a permis au titre d'exposer bien mieux ses lacunes et ses faiblesses que ses forces. Partons plutôt du vendredi 22 février, jours de lancement officiel de ce monstre toujours en ligne, augmenté d'une grosse rustine venue colmater ses brèches les plus apparentes.
Lune de miel
Qu'avons-nous découvert? Eh bien, malgré que cela ne soit pas aussi accompli que ce que laissaient entrevoir les images «in game» de 2017, ce jeu reste graphiquement somptueux. C'est flagrant sur un PC (pour autant qu'il soit de compétition), évident sur Xbox One X et PS4 Pro et cela reste très correct sur PS4 et Xbox One de base. On découvre aussi un gameplay enthousiasmant, basé sur l'exploration d'une vaste et luxuriante contrée et sur un système d'affrontements aussi plaisant qu'addictif. Ces deux facteurs suffisent, à notre sens, pour créer les conditions d'une lune de miel, période qui dure encore pour nous alors que nous nous trouvons aux deux tiers de la trame narrative principale.
Une des vidéos (version 2019) explicatives pour le gameplay d'Anthem (Crédit: Electronic Arts)
Cela dit, le jeu reste instable (plusieurs plantées sur les trois machines) et les chargements trop fréquents, trop longs encore pour certains ne cessent de nous agacer. Et ce malgré les patch du «Day 1» et des jours suivants. De plus, connaissant les hauts faits de Bioware en matière d'intégration d'une narration dans l'interactivité, il faut bien reconnaître que, sans être déshonorante, la fiction imaginée pour «Anthem» n'a pas la même ambition et qualité que celle distillée dans la trilogie «Mass Effect». Et puis que dire d'une carte qui ne laisse même pas la possibilité de placer un point d'intérêt?
Bien vue, la coop
Il y a néanmoins une chose qui, contre toute attente, nous a conquis: le système de mise en relation des joueurs (matchmaking). Ce dernier est particulièrement bien fichu pour ceux qui d'ordinaire n'aiment pas jouer en coopération avec des inconnus. Car, lorsque les «vrais» amis viennent à manquer et qu'une mission ou un contrat est sélectionné, «Anthem» compose par défaut une équipe (de quatre) en ligne et, dès que la partie est lancée, force les partenaires à rester groupés. Autrement-dit, si quelqu'un flâne, il sera téléporté passé un certain délais, au cœur de l'action. Certes, cela ajoute une séance de téléchargement (pas trop longue heureusement) mais cela limite les malentendus et contribue à l'efficacité des opérations commando.
Nouvel avatar du «Jeu-service» (Game as a service), «Anthem» introduit quelques mécaniques brillantes et originales mais dont le manque d'huile est, selon nous, le symptôme d'une gestation compliquée et d'un lancement précipité. Le fait que ce type de divertissement est par nature «jamais fini» laisse espérer que le produit va parvenir à trouver un meilleur équilibre dans les semaines et les mois qui viennent.
Autrement dit, on lui souhaite plutôt une évolution à la «The Division» qu'à la «Destiny», deux autres représentants du genre récents dont l'un a su mûrir pendant que l'autre s'éparpillait. (Le Matin)
Créé: 27.02.2019, 11h15
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