ESPACE - La mission du télescope spatial Kepler prend fin après neuf ans en orbite autour du Soleil et la découverte de plus de 2.600 planètes hors de notre système solaire.
- Matthieu DELACHARLERY
Après neuf ans et six mois de bons et loyaux services, le chasseur d’exoplanètes Kepler va pouvoir prendre une retraite bien méritée. L’agence spatiale américaine a annoncé, mardi 30 octobre, que son télescope spatial n'avait plus de carburant et qu’elle mettait un terme à sa mission. La "mort" de Kepler n'est pas une surprise. Depuis deux semaines, l'appareil accumulait les pannes et avait enclenché son mode "sans échec".
En orbite autour du Soleil depuis 2009, Kepler avait pour mission de débusquer d'autres planètes aux confins de la galaxie et de l'univers, au-delà du système solaire. "En tant que première mission de recherche d'autres planètes de la Nasa, Kepler a largement dépassé nos attentes et ouvert la voie à notre exploration et notre recherche de vie dans le système solaire et au-delà", a déclaré Thomas Zurbuchen, responsable du directorat science de la Nasa, dans un communiqué.
Le télescope spatial américain, avec ses 15 millions de kilomètres au compteur, a permis d'observer plus de 530.000 étoiles depuis sa mise en service. Pour ce faire, Kepler utilisait la méthode des transits qui détecte les planètes quand elles passent devant leur étoile et estompent ainsi momentanément leur lumière. Grâce à ses observations, ce sont pas moins de 678 gigaoctets de données qui ont été collectées par la Nasa. Ces dernières ont d'ailleurs été à l'origine de 2946 publications scientifiques.
Ce chasseur de mondes lointains, le premier du genre, a notamment permis de prouver qu'il y avait "plus de planètes que d'étoiles dans notre galaxie". Au total, 4117 planètes ont été détectées par Kepler. Parmi elles, 2662 sont considérées comme étant réellement des exoplanètes. Les 291 autres candidates sont encore en attente de confirmation quant à leur statut exact.
Le chasseur d'exoplanètes de la Nasa a également permis de démontrer que 20 à 50% des étoiles visibles depuis la Terre avaient probablement "de petites planètes, peut-être rocheuses, et d'une taille similaire à celle de la Terre, dans une zone habitable" autour d'elles, selon la Nasa. C'est-à-dire que ces exoplanètes sont situées à des distances où l'eau liquide, considérée comme un ingrédient indispensable à la vie, peut être présente en surface.
Depuis deux ans, le télescope spatial américain se fait damer le pion par d’autres observatoires, que ce soit la découverte de l’étoile naine rouge Trappist-1, située à environ 39 années-lumière et repérée par le télescope belge du même nom. Ou encore celle de Proxima b, la planète la plus proche de nous, localisée par l’'observatoire européen austral (ESO), à seulement quatre années-lumière et demi.
Le successeur de Kepler, le télescope spatial TESS (pour Transiting Exoplant Survey Satellite) est en service depuis cet été. D'après la Nasa, il pourrait découvrir jusqu'à 20.000 planètes situées hors de notre Système solaire, dont une cinquantaine de la taille de la Terre et près de 500 qui seraient deux fois plus grandes que notre planète. La relève est donc assurée, Kepler peut désormais rejoindre les étoiles.
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