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Tomb Raider : on a classé tous les jeux de la saga Lara Croft, du pire au meilleur

Pour fêter la sortie de Shadow of the Tomb Raider, retour sur la série culte.

Lara Croft est de retour, encore. Quelques mois après sa renaissance au cinéma dans Tomb Raider avec Alicia Vikander, l'aventurière incontournable est de retour là où il faut dans un nouveau jeu, Shadow of the Tomb Raider. Suite directe de Tomb Raider 2013 et Rise of the Tomb Raider, le nouvel épisode devrait marquer la fin de cette trilogie. Et sans aucun doute lancer la machine pour la suite.

Arrivés aux douzième épisode, plus de 20 ans après la naissance de l'héroïne, les fans ont tous une idée d'où situer les hauts et les bas de la saga. Et comme eux, Ecran Large a aussi un avis sur la question. Bienvenue donc dans notre petit classement des épisodes, du pire au meilleur.

11 - TOMB RAIDER : SUR LES TRACES DE LARA CROFT 

Où Lara Croft est morte, mais pas vraiment suite à une réunion des comptables. Il y a donc un enterrement où de vieux hommes se réunissent pour évoquer quelques aventures de leur amie, afin de saigner le joueur et lui proposer quatre aventures sous forme de flashbacks.

C'EST NUL parce qu"à ce stade, il est évident que la saga s'est écroulée sous le poids de son succès. D'où un jeu vidéo qui n'a aucune autre raison d'être que celle de remplir les caisses, sans même réellement masquer la chose. Passons sur la débilité effarante du prétexte, qui permet d'éviter toute histoire en ouvrant quatre brèches dans la mythologie, sous forme d'une très mauvais best of de Tomb Raider. Lara en Italie qui croise Pierre, Lara en Russie qui refait Titanic version Commando, Lara ado qui chasse des fantômes en Irlande sous la pluie, Lara version bondage qui tâte du robotisé dans un building : Sur les traces de Lara Croft aurait pu être un petit plaisir stérile mais nostalgique si les développeurs avaient travaillé, et que l'idée avait été de proposer une vraie aventure.

Or, c'est un peu le contraire, tant les quatre flashbacks sont moyens. Aucun effort n'a été fait pour régler les problèmes des précédents épisodes, les habitués reconnaîtront d'emblées les bugs classiques, et la construction des niveaux est d'une paresse navrante. Si le plaisir de revoir Lara adolescente et la plongée dans les eaux russes offrent quelques moments plaisants, les parties à Rome et dans la tour sont particulièrement mauvaises et bancales. Techniquement, le jeu est le plus souvent laid et à la ramasse, avec des airs de simple skin des précédents opus/niveaux. Et ce ne sont pas les quelques tentatives de bricoler des clins d'oeil (Pierre, l'Iris de Von Croy) qui peuvent camoufler le vide de l'entreprise. 

C'EST UN PEU AMUSANT parce que beaucoup de joueurs ont été ravis de retrouver la Lara adolescente de La Révélation finale pour une petite aventure en Irlande. Et que si le jeu était sorti comme un DLC, il aurait pu être un peu excusé.

Tomb Raider 5 A la limite, l'Irlande est à sauver

10 - TOMB RAIDER : L'ANGE DES TENEBRES 

Où Lara Croft est revenue d'entre les morts mais peu importe, personne ne l'explique. Comme elle est accusée d'avoir tué Von Croy à Paris, et qu'elle porte maintenant un jean parce qu'elle est dark, elle essaie de trouver le vrai meurtrier, et se retrouve à chasser une espèce de sectes qui attend le retour d'un espèce de monstre.

C'EST MAUVAIS parce que L'Ange des ténèbres est d'abord une catastrophe industrielle. Censé être la renaissance de la saga pour son arrivée sur Playstation 2, et le début d'une trilogie pour expliquer comment l'héroïne est encore vivante, l'épisode a connu un développement plus que compliqué. Arrivée au bout du rouleau artistique et technique avec Sur les traces de Lara Croft, l'équipe a cherché à moderniser l'univers, et faire entrer l'héroïne dans une nouvelle ère, plus sombre et réaliste. Le gameplay a été entièrement repensé, le personnage remodélisé, et avec le choix des dialogues et l'introduction d'un nouveau héros jouable, l'ambition était grande. L'échec aussi.

Malgré une sortie repoussée pour essayer de reprendre le contrôle de la bête, le jeu final porte toutes les blessures de ce chaos. Les incohérences visibles témoignent des morceaux retirés dans l'urgence, rendant l'histoire et les ellipses absurdes, et montrant bien à quel point le développement a été une horreur jusqu'à la dernière minute. L'omniprésence des bugs est le clou sur le cercueil de Croft.

Le film Lara Croft : Tomb Raider - Le Berceau de la vie, sorti au même moment pour rencontrer un succès tiède, aura été blamé pour expliquer le désastre, mais la vérité est plus simple : L'Ange des ténèbres est raté. Le gameplay est mauvais, l'histoire est mauvaise, les nouveautés sont mauvaises ("Je me sens plus forte !"). En cherchant à moderniser Tomb Raider, l'équipe a perdu son âme, et s'est perdue dans un trop plein d'idées et envies mal pensées.

C'EST UN PEU DISTRAYANT parce que c'est probablement la bande originale la plus cohérente de toute la saga, les morceaux de Peter Connelly et Martin Iveson étant véritablement réussis. Certaines parties laissent entrevoir les belles ambitions du jeu, comme le centre de recherche biologique, tandis que la galerie des saisons illustre bien l'intention de revenir aux sources de Tomb Raider. Mais le ratage étant tout de même épique, à tous les niveaux, le plaisir vient en partie de cette impression d'avoir sous les yeux un désastre touchant et historique, si détesté et critiqué qu'il fait presque pitié. 

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9 - TOMB RAIDER : LEGEND

Où on découvre que Lara Croft avait une amie, qui est morte mais est revenue en mode gothique de foire du Trône. L'histoire de l'héroïne est (encore) réécrite : elle a désormais perdu sa mère après un crash d'avion, et plus ou moins provoqué sa mort à cause d'une épée magique. Elle se retrouve finalement avec Excalibur, et pense pouvoir ramener sa maman, piégée dans Avalon.

C'EST PAS SI GENIAL parce que même si Legend a réellement relancé la saga, et ramené Lara Croft vers la modernité et le succès grâce à Crystal Dynamics, le jeu n'a pas vraiment d'âme. Logiquement plus occupés à réinventer Tomb Raider face à la concurrence qu'à rester fidèle à son identité, les développeurs ont concocté une sorte de panorama superficiel et bordélique, où l'héroïne visite les quatre coins du globe à la va-vite, enchaîne les morceaux de bravoure, et croule sous les nouveautés. Des phases soporifiques en moto aux combats avec de gros viseurs, de l'affreuse et ridicule Amanda à la robe décolletée du Japon, le jeu ne trouve jamais de vrai équilibre. Il se révèle même étonnamment facile, avec un parcours quasiment fléché.

Et s'il reprend le boss à la fin de chaque monde comme Tomb Raider 3Legend ne donne pas l'impression d'une aventure Tomb Raider, mais celle d'un spectacle hollywoodien très calibré, très cadré, très orienté action, qui en a l'apparence, mais jamais la saveur.

C'EST PAS SI MAL parce que déjà, Legend a permis à la saga de survivre. Et si Legend est très irrégulier, il offre quelques bons moments. Que ce soit dans la tombe d'Arthur avec son ambiance mystique et sa musique envoûtante, ou dans les montagnes enneigées du Népal, le jeu est souvent efficace, à défaut d'être grandement inspiré. 

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8 - TOMB RAIDER (2013)

Où Lara a droit à un reboot : elle a 21 ans, et s'échoue sur l'île mystérieuse de Yamataï, au large du Japon. Elle va découvrir son coeur d'aventurière sensible mais increvable, réaliser que la magie existe, et apprendre l'existence de Trinity, une organisation malveillante.

C'EST REUSSI parce que les développeurs ont mis le paquet pour réinventer Tomb Raider. Dans un mouvement presque logique après un Anniversary qui l'avait humanisée, Lara Croft est ici réécrite comme une petite chose ultra-sensible, et mise en scène dans sa toute première aventure. L'occasion de suivre la mode des reboots "réalistes" et plus sombres, et de mettre l'accent sur la psychologie et la survie. Le jeu plonge par ailleurs tête la première dans quelque chose de quasi horrifique, avec une héroïne qui commence accrochée par les pieds, et refera plus tard The Descent avec un bain de sang et quelques ossements.

Ce parti pris plus noir donne une belle impulsion à l'univers, qui gagne largement en spectaculaire. Si Tomb Raider ne ressemble plus beaucoup à Tomb Raider, force est de constater que la formule est très efficace, parfois haletante, et que cette modernisation brutale est bien plus efficace et satisfaisante que celle de L'Ange des ténèbres et Legend. La saga perd en mystère et exploration ce qu'elle gagne en nervosité et tension.

C'EST MOYEN SATISFAISANT parce qu'Uncharted est passé par là, et Tomb Raider 2013 pompe plus que de raison chez Nathan Drake. Instinct de survie, santé illustrée par un écran monochrome, sauts quasi automatisés, séquences catastrophes où la moitié du décor s'écroule, craft au centre de l'inventaire : Lara Croft est passée à la moulinette moderne pour sauter dans les bras du public.

Et lorsqu'elle s'écrie "Je déteste les tombes", il est clair que quelque chose cloche. Ici, peu voire pas de tombeaux, relégués aux quêtes optionnelles. Et ces lieux, censés être cachés et repris par la nature, portent tous des traces de passage humain. Tomb Raider coupe ici les ponts avec une partie de son âme, en proposant une aventure repliée sur elle-même (tout se déroule sur une île), résolument tournée non pas vers l'avenir mais vers la concurrence. Le résultat est efficace, parfois enthousiasmant, mais laisse un arrière-goût en bouche tant il manque d'originalité et d'imagination.

 

Photo Lara Croft

 

7 - RISE OF THE TOMB RAIDER 

Où Lara reprend les travaux de son père pour chercher une source divine donnant la vie éternelle. Elle va donc en Sibérie, où elle affronte encore Trinity.

C'EST BIEN parce que la suite du reboot a retenu quelques leçons. A commencer par justifier un minimum le titre de pilleur de tombes, en mettant des tombes. Rise of the Tomb Raider relance donc Lara Croft vers des tombeaux et lieux oubliés, et retrouve un peu de la magie d'antan. Après quelques premières heures de jeu un peu classiques, en partie calquées sur le précédent opus, la suite prend son envol lorsque la Sibérie glaciale révèle une vallée verdoyante. De quoi offrir un paquet d'images et décors sensationnels, et parfaitement Tomb Raiderien. Soit exactement ce qui faisait défaut au reboot de 2013.

L'intrigue tente de jouer la carte de la dramaturgie au premier plan, et réussit le plus souvent grâce notamment au soin apporté à l'héroïne et à la qualité du doublage. Tout en gardant cette vélocité à la Uncharted, avec des phases d'action et d'affrontements explosifs, Rise semble moins lutter contre l'âme de la saga, et offre bien plus de passages calmes, silencieux et tournés vers l'exploration. D'où un équilibre plus adroit entre les codes actuels d'action, et l'identité de la saga.

C'EST PAS ENCORE ÇA parce que Rise of the Tomb Raider reste encore trop téléguidé. Le chemin est balisé de tous les côtés, et beaucoup de zones semblent tristement similaires au précédent opus. D'où une impression régulière d'avoir un jeu qui ne réinvente pas grand chose, et se contente de remettre en scène une aventure explosive comme le reboot de 2013, avec ses décors qui s'écroulent, ses fusillades répétitives, ses infiltrations sommaires et ses phases de grimpette très poussives (toujours cette sensation que Lara est suspendue dans les airs pour permettre à chaque saut de se faire).

La saga semble alors vite reprendre le chemin d'hier, lorsque Tomb Raider 2 refaisait Tomb Raider 1, en rajoutant plein de petites choses pour aller plus loin, mais sans réellement avancer. Sauf qu'ici, contrairement à l'époque, il n'y avait rien de révolutionnaire ou novateur dans le précédent jeu. D'où l'impression d'une quasi promenade de santé, très bien exécutée et même capable d'émerveiller parfois, mais conçue de manière trop froide. 

 

Lara Croft

 

6 - TOMB RAIDER : ANNIVERSARY

Où Lara se paye un lifting pour rejouer sa toute première aventure.

C'EST BIEN BEAU puisque chaque joueur rêve de voir le remake fidèle de ses jeux préférés, adaptés à la technologie moderne. Anniversary est donc une sorte de fantasme, qui se place entre le respect obligatoire, et la légère réécriture. Celle-ci va du simple trolling (le pont des cavernes, qui tombe dans la fosse aux loups) à de grosses décisions (remettre dramatiquement en scène Lara qui tue un humain). Beaucoup de niveaux ont été réarrangés pour corser la mission, le plus souvent pour le meilleur. Et l'ambiance est plutôt fabuleuse, avec un superbe travail sur les musiques et les lumières.

 

C'EST UN PEU LIMITÉ au final car ici, il n'y a aucune réinvention. Le plaisir est là, mais reste finalement un peu maigre. D'autant que le remake a imposé quelques choix problématiques, qui simplifient trop le jeu. Il n'y a qu'à voir l'affrontement avec le T-Rex, ici forcé et mis en scène dans une arène, pour regretter la vision détonante de la bête dans le premier jeu, où il était possible de se cacher et repousser le combat selon son envie. Le lissage a aussi rendu l'Atlandide moins cauchemardesque, en enlevant par exemple les textures des murs de chair vivante, qui auraient pourtant été merveilleux en moderne.

Et en accentuant l'aspect plus réaliste et sobre, pour faire de Lara une jeune femme équilibrée plus qu'une aventurière badass qui aurait pu froisser certains, le jeu perd en folie. L'absence de cet affrontement absurde contre le skateur, au milieu des colonnes de l'Atlantide, en est l'illustration la plus claire, tandis que ces niveaux qui semblaient infinis et interminables dans l'original, paraissent bien plus encadrés ici.

 

Tomb Raider AnniversarySouvenirs d'Egypte

5 - TOMB RAIDER : UNDERWORLD 

Où Lara, après Legend, cherche sa maman à Avalon. Mais pour ça, elle a besoin du marteau de Thor. Et pour ça, elle va devoir collaborer avec Jacqueline Natla, la méchante du premier jeu, qui a justement eu droit à un lifting dans le remake Anniversary sorti juste avant.

C'EST UN EPISODE SOUS-ESTIMÉ parce que malgré ses faibles ventes et peu d'amour de la part des fans, Underworld est un pur Tomb Raider, bien plus que d'autres opus comme Legend. Ici, il y a cette soif d'aventure, de mystère, de magie, servis par une des ambiances les plus électriques et réussies de la saga. A ce titre, la seule participation de Colin O'Malley à la saga est remarquable.

Et si le level design est bien trop simpliste et que la part d'énigme maigre (données devenues quasi incontournables au fil des épisodes, pour ne froisser personne), Underworld retrouve un peu de cette folie d'hier quant à l'univers et la mythologie. Lancer Lara Croft sur la piste du marteau de Thor n'était pas l'idée la plus évidente, mais elle se révèle plutôt très amusante. Et la voir croiser un kraken en Méditerranée ou plonger dans les eaux de l'Arctique pour arriver à Helheim, donne des frissons.

Le jeu soigne l'atmosphère et prend son temps, remettant ce sentiment de solitude et isolement au coeur de la machine. La construction très typée série, qui commence sur un flashforward apocalyptique, et le principe de lancer le joueur dans un long niveau sous-marin inédit pour la série, donne une belle impulsion. L'histoire a en plus la bonne idée de relier des épisodes, pour la première fois de la franchise : entre la Natla du premier opus et Amanda de Legend, l'ambition de créer une cohérence est noble. Et avoir sorti Anniversary juste avant témoigne d'un vrai souci de reprendre le contrôle de la saga, et de caresser le fan tout en préparant le futur.

lara croft underworld GIF by Tomb Raider

C'EST LOIN D'ETRE PARFAIT parce que le jeu est capable du meilleur comme du pire. Au lieu d'opter pour la sobriété, le scénario ramène Amanda, met en scène un double maléfique, le retour de Natla, et l'arc sur le deuil de Lara suite à la mort de sa mère, tout en donnant à l'héroïne des pouvoirs quasi divins. Beaucoup, beaucoup trop de choses pour un jeu qui est en plus étrangement simple.

Car si l'ambiance est particulièrement soignée, et que les jeux de lumière et la palette de couleurs sont plutôt ravissants, l'expérience se révèle bien trop courte. La tristesse est grande de voir que Niflheim, Xibalba et Valhalla sont réglés très vite. La conclusion en Arctique, où Lara croise sa mère défunte, des monstres géants puis Natla la folle, laisse rêver d'une version plus longue, plus Tomb Raider, avec de l'exploration, de l'énigme, et pas quelques couloirs où le jeu vire au shoot them all avec le marteau.

photoLara au Mexique : une moto bien utilisée, et moins soporifique que dans Legend

4 - TOMB RAIDER 3 

Où Lara accepte encore de rendre service à un inconnu qui se révèlera être un fou, en quête de quatre artefacts forgés dans la pierre d'une météorite évidemment magique. Après l'avoir aidé à les récupérer malgré elle, elle le poursuit en Antarctique, où il se transforme en araignée géante.

C'EST TRÈS BON parce que c'est là encore un pur Tomb Raider, et la quintessence de la saga avec une Lara qui voyage, qui passe d'environnements très urbains (Londres) à des décors sauvages (l'Inde, le Pacifique) sans oublier la touche purement fantastique (la cité de Tinos, la Zone 51), et affronte une somme ahurissante de dangers. Les développeurs ont mis le paquet sur les véhicules, les tenues, les armes, et de manière générale sur le spectacle, afin d'offrir le blockbuster de la saga, où tout est plus grand, plus extrême, plus épique. Le choix des destinations, comme pour une aventure à la carte, insiste sur ce côté consommation facile.

En résulte une aventure entière, parfaitement amusante et excitante, où chacun trouvera de quoi se contenter et rêver vu la diversité des niveaux. Lara contre le gouvernement américain, Lara contre des dinos oubliés, Lara contre l'obscurité épuisante des bas-fonds londoniens, Lara contre des aliens : Tomb Raider 3 est un menu roboratif, d'une générosité hautement jouissive, qui ne prend pas le joueur pour un gland en lui offrant une expérience riche.

C'EST TRÈS MITIGÉ au final car à vouloir trop en faire, le jeu en fait vraiment trop. La difficulté aura souvent été visée, et elle est certainement susceptible de rendre l'expérience cauchemardesque. Ce qui est alors paradoxal : c'est l'épisode le plus grand public dans son principe de giga-spectacle, et en même temps celui qui peut le plus rebuter le joueur non averti. D'autant que même le fan de la première heure enragera face au gameplay hautement instable, par exemple dans ce foutu kayak. Les bugs s'étant déjà bien accumulés, sans être traités, le jeu regorge de problèmes de caméras notamment.

Mais au-delà de ça, Tomb Raider 3 souffre de son côté bordélique, où se croisent tout et n'importe quoi sans aucune aucune vraie raison que celle de faire une sorte de best-of de l'univers (le retour du T-Rex n'est pas un hasard). C'est aussi l'une des pires intrigues de la saga, où le principe d'une Lara uniquement animée par la curiosité devient ridicule (une rencontre avec un Williard sur un bateau, et la voilà partie aux quatre coins du globe).

photo Lara légèrement agacée face à ses développeurs

3 - TOMB RAIDER : LA REVELATION FINALE 

Où Lara Croft paye sa curiosité lorsqu'elle libère le terrible Seth, après avoir succombé à son envie de dérober un artefact. Alors que l'apocalypse s'abat sur l'Egypte, elle doit trouver un moyen d'emprisonner à nouveau le dieu des ténèbres, tout en affrontant son ancien mentor, Werner Von Croy.

C'EST EXCELLENT parce qu'après trois épisodes calqués sur le même modèle, La Révélation finale est le pas de la maturité. Lara Croft n'affronte plus un ennemi qui cherche à dominer le monde, mais ses propres faiblesses puisqu'elle est ici la seule responsable du chaos. A force de rafler les artefefacts "pour l'aventure", comme elle disait dans l'intro du premier jeu, elle en paye le prix fort avec cette course contre la montre qui devient une course contre la mort. Un axe dramatique qui donne à ce quatrième jeu une atmosphère particulière, plus noire et torturée, voire carrément morbide dans des niveaux cauchemardesques dès La Cité des morts. Sans oublier la conclusion bien sûr, qui enterre littéralement l'héroïne. 

C'est aussi un retour aux sources. Après un Tomb Raider 3 globe-trotter dont la générosité s'est retournée contre lui, Tomb Raider 4 revient à l'Egypte, fondamentale dans la saga. Moins de voyages mais une exploration longue, dense, labyrinthique, qui propose une vraie épreuve pour les nerfs, mais reste un grand souvenir de jeu, loin des programmes plus cadrés des derniers opus. La musique, signée pour la première fois par Peter Connelly (Nathan McCree a géré les précédents épisodes), est par ailleurs très réussie, et parmi les plus belles de la saga.

C'EST BANCAL parce que les développeurs, pressés pour sortir un épisode à chaque Noël, n'ont pas le temps de régler les défauts accumulés depuis le premier jeu. Alors que le gameplay est constamment amélioré en surface, avec de nouveaux mouvements, l'architecture même de la saga n'avance quasi plus. D'où des bugs récurrents, et des problèmes techniques trop connus des joueurs pour être pardonnés. Sans compter des ajouts très problématiques comme ces foutues cordes, qui ont rendu fous de nombreux joueurs (petite pensée pour les deux cordes atroces dans le niveau Les Catacombes).

L'ADN même de la franchise (chercher un objet pour ouvrir une porte qui cache un levier, lequel donne accès à un autre artefact) devient un frein pour beaucoup, lassés par cette mécanique répétitive exploitée ici à fond. La Révélation finale bénéficie certainement d'un scénario plus solide et ambitieux, mais souffre de ces limites techniques, imposées par une production industrielle.

photo Une petite énigme particulièrement amusante

2 - TOMB RAIDER 

Où l'on découvre Lara Croft, aristocratique et aventurière témémaire, qui fait ça "pour l'aventure", et pas pour l'argent donc. Lorsqu'elle accepte d'aider Jacqueline Natla, une business woman, à mettre la main sur le Scion, un artefact atlante, elle est loin de se douter qu'elle va devoir l'arrêter pour empêcher l'apocalypse.

C'EST MAGIQUE parce que c'est le premier, bien sûr. Qu'on l'ait découvert à sa sortie en 1996 pour en être tout chamboulé, ou qu'on l'ait rattrapé plus tard pour comprendre la naissance du mythe, Tomb Raider reste un monument du genre. Même vieux, même réduit à un amas de pixels, le premier opus reste une référence grâce à son ambiance, son level design aussi ludique que complexe, son niveau de difficulté parfaitement maîtrisé, ses énigmes excitantes, et son intrigue classique dans le meilleur sens du terme.

Le premier épisode n'a pas pris une ride au fond. Y rejouer, c'est être à nouveau happé par cette aventure totalement maîtrisée, qui envoie Lara Croft des Andes à l'Egypte, en passant par la Grèce. Que dire des moments où elle rencontre un T-Rex dans une vallée perdue, affronte des épreuves inspirés de Atlas ou Damoclès, frôle la main magique de Midas, plonge dans une citerne, piétine un sphinx géant avant d'en trouver deux au fond de l'eau, puis foule finalement la mythique Atlantide pour y fusiller ses créatures ?

Comme une évidence, comme un rêve bercé par la musique inoubliable de Nathan McCree (ce thème principal, ce thème de Midas...), Tomb Raider est un rendez-vous indémodable. 

 Passport

 

C'EST PAS LOIN D'ÊTRE PARFAIT dans le genre, et pas grand chose à y redire. Il est indispensable de bien garder en tête qu'en 1996, le jeu marque un tournant en terme de moteur graphique, d'ambitions, de gameplay. De là à dire que Tomb Raider, sous ses airs de vieille dame, est une des grandes inspirations de la majorité des jeux d'action et aventure d'aujourd'hui, il n'y a qu'un L1 + flèche du haut.

photo Lara habillée vs Lara nue : un moment mémorable

1 - TOMB RAIDER II 

Où Lara opère un génocide de mafieux italiens pour retrouver la dague de Xian, cachée sous la grande muraille de Chine. Et entre Venise, un paquebot au fond de la mer adriatique, le Tibet, un temple au-delà du réel et même son manoir pris d'assaut, Croft va en voir de toutes les couleurs.

C'EST GRANDIOSE parce que le deuxième Tomb Raider reprend tout ce qui faisait le sel du premier, mais pousse tous les curseurs plus loin. que Lara change de tenue au cours de l'aventure n'est que la partie émergée de l'iceberg des nouveautés et ambitions, tant le jeu est ébahissant et repousse les limites de l'imaginaire.

Comment oublier l'épave du Maria Doria, avec son métal rouillé, ses décors à l'envers, ses espaces étriqués qui laissaient place à des panoramas vertigineux ? Ou les catacombes du Talion, avec ses yétis découverts après un trip en mono-neige ? Et enfin, ces incroyables îles flottants dans un néant absolu, protégés par des samouraï en jade ? Tomb Raider 2 marque la rétine, et offre un condensé de ce qui fait la saga, à savoir une pure aventure folle et exotique, qui cartographie la richesse de la planète.

Et si Lara Croft affronte ici bien plus d'ennemis, et notamment une tonne d'êtres humains qu'on pourra fusiller ou réduire en miettes avec le lance-grenade, les développeurs n'ont pas oublié que le charme de Tomb Raider repose sur l'isolement. Le joueur plonge ici dans un mystère fascinant où la solitude le dispute à l'émerveillement, et où le fantastique est brillamment exploité. Impossible également de ne pas noter l'épilogue, unique tentative de la franchise en la matière, qui clôt parfaitement l'aventure, entre surprise et sourire.

 

C'EST PAS PARFAIT parce que la perfection n'existe pas, mais difficile de reprocher quoi que ce soit à Tomb Raider 2. Malgré le poids des années, le jeu reste encore totalement jouable, grâce à un level design fantastique, une ambiance intacte, un mélange d'action et d'énigmes très bien orchestré, et une bande originale excellente. Pas étonnant qu'il soit encore constamment speedruné, et que des fans partout dans le monde prennent encore un plaisir intense à en tester les bugs et les limites.

Pas étonnant non plus que Nicobass, un fan français, ait planché dans son coin sur l'idée d'un remake, pour offrir une demo du premier niveau assez fantastique. Là encore, le rêve de pouvoir rejouer à Tomb Raider 2, en remake, est bel et bien là, dans l'esprit de tous les gamers.

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