Plus qu’un gros mois avant la sortie du jeu-événement de cette fin d’année (et peut-être bien davantage). Cinq ans après “Grand Theft Auto 5”, la dernière grosse production de Rockstar Games, et huit après le premier “Red Dead Redemption” qui est sans doute à ce jour le chef-d’œuvre du développeur américano-britannique, le retour en terre western est programmé pour le 26 octobre. Si l’on se fie à ce que l’on a pu voir du jeu, il semble que l’attente n’ait pas été vaine.
Un petit groupe d’hommes en armes chevauche sous un ciel couvert dans la campagne enneigée. Leur progression est lente et, pourtant, donne d’emblée le sentiment qu’on pourrait la suivre pendant des heures sans désirer quoi que ce soit d’autre. En quelques minutes à peine, Red Dead Redemption 2 instaure avec autant de simplicité que d’assurance un rapport différent au temps. Plus tard, nous sommes face à un homme dont il est apparemment indispensable de délier la langue. Le voilà donc brutalement déculotté et, un sécateur géant devant les yeux, fermement menacé : s’il ne veut pas qu’on lui coupe les, hum, vous voyez, il va falloir parler. Bon retour chez Rockstar Games, qu’on avait un peu perdu de vue depuis la sortie de GTA V en 2013. Une période dévolue aux portages et adaptations (de GTA V, justement, ou plus récemment de L.A. Noire) et au soutien de GTA Online qui, cinq ans après, est toujours mis à jour régulièrement, mais sans que ne soit lancé aucun vrai nouveau jeu alors qu’au cours de la décennie précédente, Rockstar Games en proposait au moins un par an. C’est dire à quel point la sortie, le 26 octobre prochain, de Red Dead Redemption 2, suite du fabuleux western interactif de 2010, fait figure d’événement. Et, aussi, pourquoi elle est à ce point attendue.
Un rapport au monde prometteur
Avec un titre de l’ampleur de Red Dead Redemption 2, que ses créateurs présentent comme leur plus ambitieux, il est bien évidemment impossible de se faire vraiment un avis définitif en une grosse heure et demie. A fortiori quand il ne s’agit pas encore d’une version tout à fait définitive du jeu et quand sa découverte prend la forme d’une visite guidée par son éditeur (qui, du coup, peut bien nous montrer ce qu’il veut en laissant de côté ce que sa nouvelle production pourrait éventuellement avoir d’embarrassant). D’autant qu’idéalement, une aventure en monde ouvert comme celle-là se découvre en laissant un peu faire le hasard et en prenant son temps, voire en se perdant plutôt qu’en suivant le guide en visiteur obéissant. On n’est donc pas encore en mesure de dire ce qu’est vraiment, profondément l’expérience Red Dead Redemption 2. On a en revanche déjà une idée assez précise de la manière dont son monde (ses espaces, ses lieux, ceux qui les habitent et les événements qui s’y déroulent) va s’offrir à nous, et celle-ci est extrêmement prometteuse.
Vis ma vie de hors-la-loi en 1899
Préquelle du précédent, Red Dead Redemption 2 débute en 1899, soit un peu plus loin de la fin de l’Ouest légendaire. Et si l’on y croise John Marston, le héros du premier jeu dont on ignore encore quelle place exacte il tiendra dans cette nouvelle épopée, notre nouvel alter-ego est le dénommé Arthur Morgan, membre important du gang de Dutch Van der Linde auquel appartient également Marston. Un hors-la-loi, donc, une fois de plus chez Rockstar, mais qui cherche a priori moins à monter en grade qu’à simplement poursuivre ses activités délictueuses à une époque où la lutte contre les gangs fait rage à travers le territoire américain et alors que la dernière tentative de braquage en date de la bande a franchement mal tourné. Voilà pour le point de départ, pour l’histoire d’un jeu dont, comme tous ses semblables à monde ouvert, une bonne partie de la réussite dépendra du rapport (harmonieux ? Complémentaire ? Contradictoire ?) entre son récit “imposé” et la part de liberté qu’il laissera au joueur. Mais ce n’est pas (encore) ce que l’on a vu de Red Dead Redemption 2 ?
Un système d'interaction repensé
Ce que l’on sait en revanche du jeu, c’est que tout y est fait pour rendre aussi naturelle que stimulante la relation entre le joueur et cette vision à la fois singulière (dès le départ, pas doute : c’est bien du Rockstar, c’est-à-dire d’abord du Dan Houser) et lettrée (car ses auteurs ont lu des livres, vu des films, épluché bien des documents) de l’Ouest américain. A l’écran, les indications sont minimales, histoire de favoriser l’immersion, jusqu’au moment où, ciblant un personnage, un animal ou un objet, on appuie sur une gâchette de la manette – la touche L2 sur PlayStation 4. Alors s’affiche une liste d’actions envisageables entre lesquelles on va pouvoir choisir. Si c’est un homme croisé en ville que l’on “vise”, on pourra par exemple le saluer poliment ou au contraire le provoquer. Si c’est notre cheval (avec qui on nous annonce la possibilité de nouer de véritables liens affectifs), à nous de décider si on veut le caresser, le guider dans une direction précise ou lui ordonner de fuir.
L’impression générale, à ce stade, est celle d’un océan de possibilités et, en même temps, d’une précision appréciable dans la présentation de ce qui peut réellement être accompli à chaque instant de la partie. Ce qui, a priori, devrait faire office de double remède au principal écueil auquel se heurtent en général les jeux à monde ouvert : l’écart entre ce que les lieux, les décors et l’impression de vie toujours plus forte semblent promettre et ce que l’on y fait vraiment. GTA V, en particulier, malgré toute sa richesse et sa variété, en souffrait à nos yeux énormément.
Un mode online en novembre
Pour le reste, à condition d’avoir au moins un peu pratiqué l’un ou l’autre des gros titres Rockstar de ces dix ou quinze dernières années, on devrait à peu près savoir où l’on va. Red Dead Redemption 2 aura ses missions principales et secondaires et ses activités facultatives qu’il n’est pas interdit de considérer comme des jeux à part entière – au hasard : le poker. Comme GTA V avant lui, il aura aussi droit à son mode online semi-indépendant (et lancé, nous annonce-t-on, dans le courant du mois de novembre). Mais la promesse est que, plus que jamais, ce qu’on l’on fera au cours de nos virées dans l’Ouest américain aura des conséquences, laissera des traces. Cela vaut pour l’aventure principale (dont l’évolution dépendra en partie de notre sens de l’“honneur”) comme, sur un registre plus anecdotique, pour l’évolution physique de notre personnage. S’il se rase, il verra ensuite sa barbe repousser au fil des jours. S’il mange trop gras dans ce jeu où il est conseillé de chasser et de cuisiner, il prendra du poids. On ignore cependant si, comme dans le dernier Zelda, l’option vegan est envisageable.
Tout cela, pour l’heure, on l’a seulement entr’aperçu (comme, d’ailleurs, les gunfights et leurs alternatives discrètes, également prometteurs). De Red Dead Redemption 2, on a surtout effleuré la surface, traversé brièvement quelques paysages à la fois relaxants et exaltants, remarqué quelques trognes, tiré quelques balles, humé le vent. Qui, dans à peine plus d’un mois, pourrait bien nous emporter complètement.
Red Dead Redemption 2 (Rockstar Games), sur PS4 et Xbox One. Sortie le 26 octobre.
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