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Elevage. La normande redevient la star du camembert

En 2021, tous les éleveurs installés en Normandie pourront livrer du lait pour le camembert d'appellation. La race normande va redevenir très demandée.

« S'il y a une « carotte » au bout, je suis prêt à produire du lait d'appellation d'origine protégée (AOP). » Régis Nicolas et sa femme Nadine n'attendent qu'un geste de leur coopérative, Agrial, à qui ils livrent 410 000 litres de lait par an. Leur ferme située à Vassy, dans le bocage de Vire (Calvados), n'est pas dans la zone de collecte du camembert de Normandie (AOP). Mais d'ici à 2021, elle en fera partie, comme toutes les fermes normandes, grâce à l'assouplissement accordé, le 21 février dernier, par l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao).

Dix fois plus de lait pour le camembert AOP

Pas moins de 2 000 nouveaux producteurs sont attendus au sein de l'appellation, contre 513 actuellement. Ils apporteront 910 millions de litres supplémentaires. Dix fois plus que la production de l'appellation actuelle.

Le nouveau cahier des charges impose à tous 30 % minimum de lait de normande (contre 50 % dans l'appellation actuelle, mais aucune obligation dans le camembert hors appellation).

La normande, c'est cette belle vache qui orne certaines boîtes de camembert : majestueuse, avec une robe caille, blonde et bringée (poils noirs dans le fauve-rouge) et presque toujours des taches sur les yeux (des « lunettes »).

Du coup, on s'attend à l'arrivée de 25 000 d'entre elles dans les troupeaux normands. Encore faut-il les trouver.

« Nous incitons nos éleveurs à produire des génisses supplémentaires le plus rapidement possible, » explique Alban Marie, technicien chez Évolution, le leader français de la génétique bovine. On recourt par exemple à de la semence « sexée » qui garantit de n'obtenir que des femelles. «On essaie aussi d'abaisser l'âge du vêlage de 34 mois à 28 mois. » La prim'holstein, elle, peut mettre bas dès 24 mois.

Rush sur les vaches normandes

« Il faut commencer à inséminer aujourd'hui les vaches qui produiront du lait en 2021, confirme Albéric Valais, directeur de l'Organisme de sélection (OS) normande. Si les transformateurs n'annoncent pas rapidement le montant de la plus-value AOP - on parle de 20 à 49 € la tonne -, « les éleveurs pourraient attendre le dernier moment, avec le risque d'un rush sur cette race».

Un lait riche, une bonne viande

C'est donc le retour en grâce pour la vache typique du terroir normand, ramenée au second rôle (30 % des laitières en Normandie) derrière la prim'holstein plus productive (1 500 litres de plus par an).

Pourtant, grâce à son lait plus riche en protéines (pour le fromage) et en matières grasses (pour le beurre et la crème), et à sa viande appréciée, la normande constitue déjà un bon choix.

Chez les Nicolas, la tonne de lait de leurs cinquante-cinq normandes a été payée de 350 à 390 € l'an dernier, soit 30 à 60 € de plus que pour des holsteins. Et sans prime AOP. « Beaucoup de troupeaux de normandes sont déjà prêts à passer dans l'appellation AOP. » Il faudra juste oublier le soja (OGM) dans la ration des vaches et les mettre à l'herbe six mois de l'année.

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